Critique

Mona de Grenoble | De la poudre aux yeux

C’est devant une salle comble à l’Olympia que Mona de Grenoble présentait sa première médiatique montréalaise hier. L’énergie palpable qui emplissait la salle confirmait l’engouement pour ce premier spectacle intitulé De la poudre aux yeux qui cumule déjà 25 000 billets vendus.

Dès son apparition sur scène, le public scandait son nom. Celle qui s’est fait connaître du grand public grâce à ses apparitions télévisuelles ces dernières années, notamment dans Le prochain stand-up ainsi que dans Big brother célébrités et Le maître du jeu, qu’elle a remporté, a offert au public une occasion de (re)découvrir son humour corrosif et salace, exacerbé à juste titre par son équipe d’auteurs qui a su bien cerner son univers.

À cet effet, elle n’a pas tardé à souligner que son show s’adresse à un public averti de 18 ans et plus. Comme elle s’accorde un moment pour faire connaissance avec son public, elle se surprendra d’apprendre qu’un enfant de 12 ans figurait parmi les spectateurs en laissant échapper un « Pardon? Câlice, 12 ans! » bien senti.

Tout au long du spectacle, mis en scène par Vinvent Léonard (le Denis à palettes des Denis Drolet), on sentait que la drag queen était en pleine possession de ses moyens et de se son espace, malgré les verres de vin consommés tout au long de la représentation. D’ailleurs, les call back de ceux-ci, alors qu’elle en trouvait un peu partout dans le décor, était certainement tout aussi savoureux que le cépage du vin qu’elle consommait.

D’entrée de jeu, Mona a répondu à LA question que tout le monde se pose au sujet des drags, à savoir où elles cachent leur pénis, en plus de questionner elle-même le fait d’avoir décidé de partir en tournée en drag. Elle le souligne d’ailleurs, elle est probablement la seule personne en uniforme à ne pas pratiquer le métier qui y correspond. Avec ce constat, la table était mise pour l’amorce de son spectacle qui s’articulait principalement autour du fait qu’elle n’allait pas présenter un show de drag tel qu’on se l’imagine, en faisant des clins d’œil à sa consœur Rita Baga, présente pour l’événement.

Le reste du spectacle naviguait notamment entre histories de coming out, déconstruction sociétale à saveurs de chips, une utopie imaginant les drags qui envahissent le monde comme elles « envahissent nos écrans », comme le déplorent certaines personnes peu ouvertes d’esprit, ou encore, à quel point le fait d’être une drag queen lui a permis de comprendre ce que c’est d’être une femme (de retirer sa brassière après une grosse journée, entre autres) et de renouer avec son côté homme lorsqu’il (Alexandre) est en vacances.

Le meilleur numéro, à mon humble avis, demeure celui sur son expérience à l’émission 50 façons de tuer sa mère, diffusée sur UnisTV. Son sens du delivery était au point. Elle s’est aussi permis quelques imitations d’elle-même et de sa mère en se remémorant ses expériences en bungee et en via ferrata. Je vous le dis, ça en vaut la peine. Je peux teaser avec ces trois mots : perruque, cigarette et « rock ».

Mona de Grenoble a su prendre sa place dans le milieu l’humour avec un univers bien à elle qui, dans un contexte social plus tendu que jamais, fait du bien malgré son humour acerbe. Il y a de quoi être fier de tout le travail accompli. Souhaitons-lui un autre 25 000 billets minimum, car ce show vaut assurément le détour.

« Cette femme va-t-elle mourir? » Pas de sitôt. Mona de Grenoble sera en tournée partout au Québec jusqu’au 20 novembre 2025. Des supplémentaires devraient s’ajouter. Les billets sont disponibles au monadegrenoble.com. On peut aussi l’écouter à l’émission Véronique et les fantastiques sur tout le réseau de Rouge ou en balado sur iHeartRadio. Dès le 10 janvier, elle sera de la troisième saison de LOL : Qui rira le dernier? sur Prime Video.

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