C’est en voulant se rapprocher de ce qu’elle était que Pascale McCoy s’est initié au nightlife montréalais. C’est au Sisters que tout a commencé pour elle. Sa tante en était la propriétaire il y a 16 ans de cela. Ella a rapidement hérité d’une soirée comme DJ avant d’enchaîner les contrats au Sky durant 7 ans et au Cabaret Mado depuis 12 ans. C’est un métier qu’elle a appris d’elle-même de fil en aiguille. Avec le temps s’est ajouté à sa tâche celle de technicienne à l’éclairage. Désormais connue sous le nom de DJ Lady McCoy, elle est devenue un hymne incontournable du village Il est temps de lever le voile sur le rapport qui l’unie au métier de drag-queen alors qu’elle est appelé à travailler avec elles près de trois soirs par semaine, notamment lors des soirées Bagalicious et Top or bottom.
- Quelle motivation vous a poussé à rester travailler pour l’industrie des drag-queens?
J’aime ça. Je trouve ça le fun les shows. Je me suis fait des amis. C’est assez sympathique. Le fait que je ne suis pas juste DJ maintenant, ça devient plus participatif, je peux mettre un peu plus mon grain de sel dans l’éclairage. J’essaie de m’adapter à la drag-queen et à la chanson pour que ce que je présente visuellement vienne ajouter à leur performance. Il faut que ce soit rythmé, qu’une ambiance soit créée. Je peux au moins mettre à profit ma créativité dans les choix d’éclairage. Des fois on va demander des choses spécifiques, mais c’est assez rare. Par contre, le Cabaret Mado, malgré que ce soit un lieu pour des spectacles, ce n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour l’éclairage. Ça pourrait être un peu plus complexe, ça rendrait l’expérience plus le fun.
2. Quelle est la différence quand on est DJ dans l’univers des drag-queens par rapport aux endroits où vous avez déjà travaillés?
Je dirais qu’au Cabaret Mado c’est très spécifique comme créneau musical. C’est vraiment top 40 et, il faut que ce soit vraiment bonbon tandis qu’ailleurs, j’ai un petit peu plus carte blanche, je peux être un peu plus créative, je peux mettre la musique que j’aime plus et non faire vraiment ce qu’on me demande. C’est très très spécifique au Mado, je ne peux pas juste me laisser aller et faire « Yes, c’est ce que j’aime, c’est ce que je veux entendre ». Tu mets les chansons de l’heure à la radio, sinon les gens ne dansent pas. Ça prend des chansons qu’ils connaissent. Le monde veut être rassuré au cabaret Mado.
3. Est-ce que c’est quelque chose qui vous manque, d’être plus créative?
Oui! Mais là j’ai le dimanche soir [Bagalicious]. Mon mandat c’est de faire un peu plus ce que je veux, c’est une soirée house. C’est un beau cadeau. J’ai plus de latitude. Les autres soirs, je suis plus au service de la clientèle. Mais toujours un souci de faire danser les gens, mettre de la musique qui leur plaise.
4. Vous êtes DJ au Cabaret Mado depuis 12 ans, quel a été votre plus gros défi?
Le fait d’être multitâches. Il y a 4 ans, le Cabaret Mado s’est libéré des services de l’éclairagiste. Maintenant, les DJs font le travail pour deux. Ce n’est pas toujours évident. Dès que j’arrive et ce, jusqu’au moment où je quitte, je n’ai pas de moment pour moi. C’est particulièrement exigent. Il faut que je sois capable de conserver mon énergie. Au niveau technique, ça devient plus complexe lorsque c’est un spectacle solo. C’est rodé au quart de tour. Lorsqu’il y des vidéos qui y sont intégrés au spectacle, parfois je dois aussi ajuster le son. C’est souvent des blocs de chansons de longue durée non-stop. Ça m’oblige à être constamment alerte. Je dois prévoir ce qui s’en vient après. Je suis toujours prête au moins deux chansons à l’avance pour prévenir un contretemps.