Entrevue

Éric D’Avignon – Érica

Éric a fait ses débuts comme drag-queen au célèbre Cabaret L’Entre-Peau en 1998. Il cumule donc près de 17 ans d’expérience dans le métier. Attirée par les arts de la scène, il prend la décision de faire ses études post-secondaire en arts plastiques au Collège Lionel-Groulx. Après avoir collaboré à la production à quelques spectacles , parallèlement à ses études, comme designer et concepteur de décors, la directrice de la troupe l’encourage à poursuivre dans cette avenue. Il se réinscrit alors au même cégep dans l’option théâtre en scénographie. C’est là que sa piqûre pour la couture lui a pris. Donc faire les costumes d’Érica fut tout naturel pour lui. Outre quelques ajustements, Éric ne travaille que pour son alter ego Érica. La seule exception de sa part fut lorsque Marla a monté son spectalce 10ème anniversaire consacré à l’univers de Disney, à ce moment, Éric a réalisé plusieurs des costumes qui figuraient dans le spectacle.

  1. Qu’est-ce qui motive une drag-queen à vouloir faire la confection de ses propres costumes?

Ce qui me motive ? Puisque je suis en partie Personnificateur Féminin, la meilleure chose à faire quand tu veux faire la meilleure job possible, de faire croire en la magie, bien il te faut le costume pareil comme la vraie ! Et puisque je suis capable de le faire : why not ? J’aime beaucoup faire des reproductions/reconstitutions de costumes. Il y a le trip d’étudier le costume, comment il est coupé, comment il est monté. Se casser la tête pour y arriver, imaginer ses opérations dans sa tête pour enfin avoir le résultat espéré. Et qu,en plus, la magie opère sur scène et que l’illusion est réussie, la fierté et la récompense du travail accompli, çà n’a pas de prix !

Il y a aussi le volet où tu peux faire ce que tu veux et que personne n’aura le même costume que toi. ! Ça ne se trouvera pas au magasin ! Donc l’exclusivité est toujours payante ! Et il y a le fait aussi que faire ces propres costumes, ça coûte moins cher. On économise sur l’argent mais, pas toujours sur le temps. Comme dit le vieux dicton : « Jamais bien aussi servi que par soi-même ! » Ok de l’aide à l’occasion c’est toujours plus agréable pour exécuter le travail et avoir une atmosphère beaucoup moins ennuyante ! LOL

  1. Est-ce que cela représente un défi supplémentaire lorsqu’on considère tout l’enrobage d’un numéro, notamment la chanson en elle-même ainsi que la chorégraphie?

Oui et Non. Car souvent, c’est nécessaire de faire le costume, et les décisions se prennent naturellement, c’est comme une évidence. Pour faire un numéro plus travaillé qui demande plus de réflexion et de préparation je pense toujours au costume pour le numéro que je veux faire. Pour moi le défi ce n’est pas au niveau de la confection du costume, maintenant j’ai assez d,expérience pour faire à peu près n’importe quoi, sans faire du n’importe comment, mais plutôt dans l,espace temps que j’ai. Je déteste les dead-lines. Alors je vais à mon rythme la plupart du temps. Et parfois j’ai pas le choix, faut que les costumes sortent ( Show Disney, Show Annie Lennox/Eurythmics) Puisque je suis plus un metteur en scène qu’un danseur donc je sauve des heures de répétitions de danse que je mets sur mes costumes !

  1. Quel a été le plus gros défi que vous vous êtes lancé dans la réalisation d’un costume?

Le plus grand défi dans la réalisation d,un costume, c’est parfois de trouver le tissus qu’il faut pour que le costume fonctionne. Et malheureusement les magasins de tissus ici sont très limités.

Le plus gros défi de confection de costumes, c’est d’avoir réussi à faire une partie des costumes du show de Disney qui m’étaient attribué et aussi les costumes de mon show solo dans les temps ! Une chance que j’ai eu de l,aide et j’ai découvert un excellent assistant coupeur/couturier.

  1. Après autant d’années de métier, où trouve-t-on la motivation de se livrer à autant d’investissement dans la préparation d’un numéro?

C’est toujours cette connexion particulière avec la chanson/numéro qui déclenche le niveau d,investissement monétaire ou préparatoire, peu importe les années d,expériences. Oui l’expérience ça aide car, on devient plus rapide, on a acquérit des trucs du métier, on a appris de nos erreurs donc, tout ce fait un peu plus vite.

Par exemple, il est évident que la nouvelle chanson pop de Kylie Minogue va être plus facile à monter qu’un numéro de Priscilla Queen of the Desert.

Je pourrais résumer le métier de drag de cette façon : La job de Drag Queen/Personnificateur Féminin est de partager notre passion pour la musique à un public avec plusieurs artifices scéniques qui permet aux artistes de créer une magie qui se transforme en jouissance collective.

Donc la motivation peu importe les années d’expériences vient de la musique, de l’idée du numéro. Un autre facteur qui pourrait influencer le niveau de motivation à monter un numéro c’est de faire le numéro avec d,autres drags ou danseurs. C’est une excitation contagieuse qui nourrit les uns les autres. Vivre une belle expérience à deux, trois, et parfois plus, nous donne un ptit push supplémentaire à travailler fort.

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