Désillusionnées par une industrie du spectacle qui a établi les standards que le public « veut » voir, Heaven Genderfck et Rosie Bourgeoisie ont eu l’idée de remédier à la situtation en regroupant sous la bannière Haus of Genderfck des artistes jugés en marge de ces standards. Ainsi, la troupe initiée par Heaven Genderfck et Rosie Bourgeoisie, également composée de Dot dot dot, Mona de Grenoble, Prudence, LadyPoonana, Coco Shemale et Ohlala Joujou proposera son tout premier spectacle multidisciplinaire le 4 juin prochain à l’Alizé. L’objectif des membres de la troupe est de pouvoir s’affirmer sans égards au genre. Ainsi, quel que soit leur sexe, chacun peut s’exprimer artistiquement comme un être non-binaire, c’est-à-dire ni homme ni femme, femme et homme ou encore femme ou homme. La distinction entre artistique burlesque, boylesque ou drag-queen n’existe pas dans la Haus of Genderfck. Voici le portrait d’une troupe assumée, motivée par le désir de redéfinir l’art de la performance.
Il est important de souligner que le spectacle est avant tout un spectacle de variété dans lequel tous les artistes seront toujours présents. C’est une manière de promouvoir la troupe en tant que groupe. À cet effet, leur page Facebook est très active et ne néglige aucune implication de l’un de ses membres. Le fait de regrouper une variété d’individus et de styles étaient au cœur des préoccupations de la création de la troupe. Toutefois, la vision artistique est l’élément commun qui regroupe chacun des membres. Cette vision se traduit essentiellement par la volonté de ces artistes d’aller au-delà de la performance, ils veulent revendiquer quelque chose dans le but de provoquer un choc artistique par l’entremise de la création d’une histoire.
Le spectacle mettra de l’avant les forces de chacun au travers d’une série de numéros présentés sous formes de tableaux qui seraient rabouter les uns aux autres par un narrateur. Il s’agit donc d’un projet collectif dont la ligne directrice est tracée par Heaven et Rosie. La genèse relève de l’histoire personnelle de Rosie et ses origines, c’est-à-dire la manière dont elle a accepté son enveloppe corporelle et comment le reste s’est développé par la suite pour en venir à se questionner sur sa propre identité de genre. C’est en développant son alter ego qu’elle en est venu à se questionner sur elle-même. Ces interrogations ont jeté les bases de ce spectacle. C’est un questionnement qui a un jour ou l’autre animé les membres de la troupe. C’est pourquoi chacun se sent interpellé par la production.
Malgré le fait qu’il s’agisse d’une troupe d’artistes variées, ils arrivent à biens s’associer ensemble pour les différentes raisons évoquées précédemment. Lorsqu’on partage les mêmes concepts et valeurs artistiques, cela est plus facile. Heaven et Rosie se considèrent comme les parents de la troupe. Ils cherchent à créer une place à leur famille artistique au sein d’une industrie difficile à percer lorsqu’on a une vision telle que la leur. La troupe cherche donc à développer une image forte en dépit de ces contraintes en misant sur la force de ses joueurs. En faisant leur propre espace, plus sécuritaire, ils parviendront à développer une micro-communauté dans laquelle ils pourront s’épanouir et se soutenir car ils en auront définis les règles. L’union faisant la force, ils n’auront pas à se contraindre aux standards afin d’être embauchés pour un contrat. La collégialité entre les membres sera d’autant plus importante, même pour leur projet solo.
Le choix de « Haus » au lieu de « House » pour le nom de la troupe, comme on retrouve trop souvent dans le milieu burlesque, est lié aux termes qui définissent l’expression tels que amazing, beast, house, bitch, sister, brother, libety, booty ou encore gay, qui définissent grandement l’essence de chacun des membres de la troupe.
Vous pouvez en découvrir davantage sur la troupe via leur page Facebook.