Critique

Celes in Wonderland

Celes présentait jeudi dernier, le 16 juin, Celes in Wonderland : son tout premier spectacle solo en carrière. Il s’agissait d’un hymne à l’univers d’Alice au pays des merveilles. Celes s’est réapproprié l’œuvre de Lewis Carroll d’après les adaptations de Disney (le film d’animation et le film de Tim Burton) de manière bien personnelle. L’investissement fait pour la promotion du spectacle aura valu à Celes de performer devant une salle comble au Cabaret Mado et ce, malgré le spectacle gratuit offert à proximité au National en hommage aux victimes des attentats d’Orlando. Retour sur un spectacle haut en couleurs où l’aspect visuel n’a pas raté sa cible en nous en mettant plein la vue.

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Le personnage de Celes relève de l’univers de la drag-queen. Toutefois, le spectacle orchestré jeudi soir par celui-ci aurait eu sa place dans n’importe quelle salle de spectacle. En effet, en ayant mis l’accent sur des numéros de danse à travers une série de tableaux nous rappelant l’univers d’Alice et non de lip sync, cela logeait le spectacle dans une classe à part parmi tous les spectacles auxquels j’ai pu assister dans ce milieu. Malgré la richesse des chorégraphies, de l’aspect visuel et de la présence des personnages du pays des merveilles que l’on reconnaissait, je dois avouer ne pas avoir perçu de fil conducteur entre ces tableaux. J’avais l’impression d’assister à un hommage des séquences clés de l’intrigue dans un bel enrobage.

Il n’en demeure pas moins que le spectacle était enlevant. Celes et ses danseurs semblaient comme des poissons dans l’eau. On peut observer parfois des artistes intellectualiser leurs mouvements au moment de les faire. Dans le cas qui nous concerne, c’était tout le contraire. On sentait toute la fluidité et le plaisir que chacun des membres avaient les uns envers les autres. Il faut dire que Celes avait misé sur la collaboration de deux acolytes avec qui elle partage la scène tous les week-ends au Cabaret Mado en compagnie de Nana, j’ai nommé Marc-André Caron et Mickaël Ulysse. Cette proximité avec les danseurs nous a plongés dans un univers plus explicite que le classique auquel nous sommes habitués sans toutefois sombrer dans le vulgaire. Celes s’est livré avec une élégance et un charisme avec lequel le public ne pouvait qu’être en symbiose.

Parmi les points forts de la soirée, nous pouvons énumérer les choix de chansons variés et appropriés aux différents styles abordés dans le spectacle. On peut souligner la place accordée aux danseurs autant qu’à Celes dans chacun des numéros. Jamais elle n’a cherché à se mettre de l’avant au détriment des artistes qui l’accompagnaient. Lorsqu’un produit est présenté ainsi, comme un tout, on ne peut qu’être conquis comme spectateur. Cela nous ramène au plaisir émanant énuméré précédemment. Parmi mes coups de cœurs, je tiens à souligner l’effet chenille avec les danseurs masculins qui incarnaient Absolem ainsi que la performance remarquable de la danseuse (très flexible) qui incarnait The Cheshire cat qui a opéré une chorégraphie en « duel » contre le personnage d’Alice.

Bref, beaucoup d’imaginations et de beauté mis à contribution dans ce spectacle qui, à mon avis, viens rehausser le standard de production chez les drag-queens. Tout un exploit pour un premier spectacle. Le temps, l’argent et l’énergie fut très bien investies, c’était perceptible sur la scène et dans les trois vidéos présentées sporadiquement lors du spectacle. Je souhaite à Celes un seconde représentation de ce spectacle et un nouveau projet tout aussi riche.

 

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