Cela fait maintenant près de 2 ans que Paradox a amorcé sa « pause » de la scène. Son genre unique et sa créativité artistique laissent un vide. Afin d’assouvir ma propre nostalgie pour cet artiste, j’ai eu envie de récidiver avec un nouveau portait nostalgie. Paradox a opté pour ce nom de scène puisqu’elle considère le métier de drag comme l’un des plus beaux paradoxes: un homme qui revêt les traits d’une femme et vice-versa. Cette simple déclaration nous permet d’établir les contours du personnage. Malgré son excentricité assumée et ses looks qui flirtent avec l’androgynie, Paradox est une artiste avant tout qui a choisi le métier de drag-queen pour s’exprimer. Je vous invite à replonger avec moi dans la carrière de la prolifique Paradox qui va bien au-delà de ces contours.
Le fait que sa conception du milieu des drags détonne de ses consoeurs nourrit tout le spectre de Paradox et son approche authentique du métier. Elle avoue humblement avoir vécu sa carrière comme un ego trip, fortement inculqué par le côté glam qui émane de cet univers. Toutefois, ce qui l’interpellait le plus dans ce métier était toutes les occasions où l’humain et le social étaient mis de l’avant. Outre les Dream académie dans les parc et autres spectacles du même acabit, c’est surtout des moments comme sa participation à une soirée pour la fondation Jasmin Roy qui trône au sommet de ses souvenirs marquants en carrière. C’est ce genre d’opportunités, telles que la l’Heure du conte à la BAnQ avec Barbada ou le spectacle présenté par Rainbow dans une école secondaire, desquelles elle aurait aimé jouir à l’époque où elle était encore active. Paradox se définit comme une drag-queen conceptuelle et d’intérêt social.
C’est dans un tout autre contexte que la carrière de Paradox a vu le jour. En effet, Paradox a participé à deux reprises au concours Miss Drag-queen du défunt Drugstore duquel LaDorris assurait l’animation. Elle y a travaillé quelques temps avant de tenter sa chance au bar Le Cocktail. À l’époque, elle ne se sentait pas d’attaque pour se risquer au Cabaret Mado. Confrontée à l’insuccès de son style au-delà du Drugstore dans les limites du village, Paradox s’est résignée à entreprendre sa chance au Cabaret Mado. C’est dans le contexte de Dream académie qu’elle a fait ses premiers pas au Cabaret Mado. Dream avait beaucoup accroché sur son style. C’était le début d’une belle collaboration. Outre ces performances dans le village, grâce à Dot Dot Dot, Paradox faisait également des performances au café Cléopâtre.
Parmi les personnalités qui ont influencées Paradox, de chez nous, on peut penser à Guy Laliberté pour avoir réussi à faire beaucoup à partir de peu, Mado et Phoenix ainsi que des États-Unis, à Milk et RuPaul. Paradox se considère comme une artiste asexuée, c’est-à-dire, où ce n’est pas cet aspect qui doit dominer sa performance, justifiant du même coup son choix d’arborer des looks androgynes. Plus largement, d’un point de vue artistique, ce qui anime et inspire Paradox sont les power divas, les black divas, les femmes de pouvoir et la liberté d’expression. L’élément central qui unifie tous ces aspects est la notion de ne pas penser être quelqu’un aux yeux des autres, de faire les choses pour soi. Dans son oeuvre, ce que le public pouvait apprécier de ses performances est sa recherche d’esthétisme. Son style parlait de lui-même. Ce qui était important pour elle, c’était de demeurer dans le plaisir et de ne rien s’imposer qui entrerait en contradiction avec tout ce qui est susmentionné.
Au-delà de ce désir artistique, Paradox a du mettre un frein à sa carrière conséquemment à tout ce que le métier peut exiger. Elle voulait de plus se concentrer sur certains aspects de sa vie qu’elle mettait malgré elle de côté. Elle cherchait d’une certaine façon avec une vie « normale ». Comme elle est une personne très impliquée dans ce qu’elle entreprend, le métier de drag-queen finissait par lui gruger trop de son temps et de son énergie pour se consacrer à autre chose. Même si son départ à été présenté comme une pause, les chances d’un éventuel retour sont minces mais ne sont toutefois pas impossibles. Paradox demeure un artiste. Elle travaille à son expression sous d’autres formes d’arts que l’on peut apprécier en la suivant sur Instagram via @The_paradox1.