Crédit photos: YULorama
Le concours MX Fierté Canada Pride a connu un succès retentissant l’an dernier. Même si l’événement était initialement né dans le cadre de Fierté Montréal Canada Pride, on ne pouvait pas reléguer une formule gagnante. C’est pourquoi cette année le concours emprunte plutôt le nom de MX Fierté Montréal Pride. Le gagnant représentera Fierté Montréal au Québec et lors d’autres Fierté au Canada en plus de remporter une confection de Jonathan Grandolfo, une coiffure de Martin Alarie, une séance photo avec Jihef Portelance, 2000$ ainsi que la chance de clôturer le T-Dance du 19 août prochain aux côtés de ceux qui compléteront le podium. La somme des prix s’élève à près de 5000$.
Même si le concours demeure similaire sur plusieurs plans avec notamment la présence de la mythique Michel Dorion comme juge permanente, certains ajustements ont été apportés. Parmi ceux-ci, on peut mentionner le système de votation qui passe du web au papier et la durée entre le premier tour et les demi-finales. En effet, 2 semaines seront accordées aux concurrents, entre les demi-finales et la grande finale afin de leur permettre de monter un numéro de production original, une contrainte à cette étape du concours. Pour ce premier tour de piste, Michel Dorion était accompagné de deux représentants des commanditaires de l’événement à titre de juges, soit Jonathan Grandolfo et Michaël Verret. Celles qui eurent à briser la glace étaient Daisy Wood, Darleen, Dot Dot Dot, Mary J. Kay, Suky Doll & Zayra Schatzi. Retour sur une première soirée qui donnait le ton à une riche compétition.
Darleen
Même si lors de cette première soirée deux candidates n’avaient jamais participé à MX Fierté Canada Pride, d’autres avaient l’expérience et ont de nouveau attaqué le concours avec aplomb et davantage d’assurance. C’est le cas notamment de Darleen qui fut sauvée par le public par 1 vote d’écart avec celle qui la suivait. Darleen a livré deux numéros à la hauteur de son personnage, mais qui s’éloignaient considérablement de ce qu’on lui connaît. Ce pari audacieux aurait pu lui être défavorable; or c’est tout le contraire qui s’est produit. Le plaisir qu’elle avait sur scène équivalait à celui qu’il y avait dans la salle. Elle a su rendre des numéros à saveur humoristique avec classe et élégance. L’autre risque qu’elle a pris est d’avoir offert le second rôle lors de son premier numéro à sa soeur Kitana qui ne passe jamais inaperçue sur une scène. La présence scénique de Kitana aurait facilement pu lui voler la vedette. Darleen est néanmoins demeurée indomptable et en maîtrise de sa performance.
Zayra Schatzi
L’autre candidate chez qui on a senti une aisance incroyable est Zayra Schatzi que les juges ont décidé de retenir, à ma grande surprise. Sur le plan théorique, sa performance répondait tout à fait aux critères analysés par les juges rassemblés sous l’acronyme PULPE. J’ai toutefois senti qu’on se perdait dans son second numéro. L’amalgame de ses chansons sans fil conducteur rendait difficile pour le public de la suivre dans l’univers qu’elle tentait de mettre en place. Par contre, s’il y a bien une chose que Zayra possède comme artiste c’est la maîtrise de ses numéros et une capacité incroyable de stimuler son public. Malgré le fait qu’il manquait un petit je-ne-sais-quoi qui aurait donné une saveur supplémentaire à ses performances, Zayra n’a sans contredit aucunement volé sa place.
Dot Dot Dot
Celle dont la défaite me laisse amer est Dot Dot Dot. Tout comme Darleen et Zayra, Dot Dot Dot a refait le concours avec une toute nouvelle approche, plus convenue, sans jamais dénaturer son style. C’est d’ailleurs ce que j’ai aimé de son second numéro, du Beyoncé à saveur Dot Dot Dot. Ça déconstruisait tout ce qu’on a pu voir des chansons de Queen Bey. Une audace que j’aurais espéré plus payante. La question est, le public était-il prêt à cette réappropriation? Néanmoins, nul ne peut nier l’efficacité et la versatilité de son premier numéro. Mon calculateur de satisfaction du public a explosé à la suite de ce numéro tellement il était au point. On la sentait déterminée à gagner et je crois que c’est qui rend sa défaite si déchirante. Si elle décide d’affronter la revanche avec le même aplomb, attachez-vous.
Mary J. Kay
Parmi mes autres satisfactions de dimanche dernier, on peut faire mention de Mary J. Kay. Elle a livré un premier numéro de facture classique aux inspirations burlesques qui faisait très Mary J. Kay de la tête aux pieds. Un digne retour sur les planches du Cabaret Mado. La réaction du public était-elle en partie liée à une nostalgie? Quoi qu’il en soit, elle a su mettre de l’avant ses 18 ans d’expérience au profit de ses numéros pour livrer de solides performances, mais qui, malheureusement, n’étaient sans doute passez convaincantes.
Daisy Wood
On a pu également compter sur la présence de l’explosive Daisy Wood. C’est elle qui a ouvert le bal de la compétition et elle a su aisément tirer son épingle du jeu. J’ai malheureusement remarqué un manque de maîtrise dans ses lip-syncs. C’est sans doute l’un des facteurs qui aura joué contre elle. En contrepartie à ce bémol, Daisy est une artiste incarnée. Malgré ce qui m’apparaissait comme de la confusion dans son second numéro dans lequel elle nous plongeait dans une panoplie d’éléments, on avait envie de la suivre. Ma perte de repères lors de sa seconde performance sur les chansons de Die Antwoord était certainement lié au fait que je ne connaissais pas cette artiste. Une bonne partie du public, si on s’en fit aux réactions, n’était pas étranger aux choix de Daisy. C’est après coup que j’ai pu mieux apprécié son approche.
Suky Doll
La dernière concurrente cumule 3 ans d’ancienneté, mais son expérience plus grand public ne remonte qu’à cet automne alors qu’elle prenait part à la 8e édition de Drag-moi. Suky Doll manque encore d’assurance. Malgré ses numéros parfaitement ciblés pour le public (Sailor moon et Burlesque), on ne la sentait pas en parfait contrôle. Son numéro inspiré du film Burlesque avait déjà été présenté lors de Drag-moi. On peut se demander s’il était trop tôt pour elle pour ce genre de concours. Aurait-elle eu le temps de monter un numéro de production dans les temps si elle avait passé au tour suivant? Le talent est au rendez-vous, il faut simplement qu’elle y croie un peu plus.
Avec une première semaine aussi chargée, les semaines suivantes ne seront que plus excitantes alors que le nombre de candidats passe de 6 à 7. À suivre…