Critique

A bloody Valentine

Afin de souligner la St-Valentin autrement, Rita Baga a initié un projet nouveau genre pour le Cabaret Mado où la romance n’était pas au menu. Pour la première fois depuis son ouverture, la Cabaret Mado était l’hôte d’un événement d’envergure de nature plus underground intitulé A bloody Valentine. Pour l’occasion, Rita Baga a réuni cinq artistes locaux aux genres uniques qui ont pu mettre de l’avant la personnalité plus éclatée de leur alter ego. Parmi ces artistes on retrouvait les Verushka, Aleera et Verona, Emma Dejavu, Phoenix Vyxen ainsi que Uma Gahd. En plus de ces artistes, Rita Baga s’est payé (et c’est le cas de le dire) la présence de James Majesty, l’une des vedettes de la dernière saison Dragula, qui performait pour la première fois au Canada. Je vous invite à replonger dans cette soirée où le gore et l’horreur étaient à l’honneur.

Rita a ouvert la soirée de manière assez soft en proposant un numéro qu’elle qualifie de « plaisir coupable » orchestré autour du film The craft dans lequel étaient réunies trois artistes invitées dont Kiara, Miss Daniels Vyxen et Sasha Baga. Le numéro respectait le thème de la soirée, mais ne donnait assurément pas le ton sur ce qui allait suivre.

Le spectacle se déclinait comme une soirée Bagalicious que Rita Baga anime les dimanches soir au Cabaret Mado, mais autour d’une thématique spéciale. Il n’y avait donc pas d’autre concept que que ce que le titre du spectacle évoque. Outre certaines demandes spéciales de la part de Rita, les artistes étaient libre de choisir leurs numéros tant qu’ils respectaient l’esprit de la soirée. Rita Baga faisait donc des interventions entre chaque performance en guise de fil conducteur au spectacle. S’il y a un seul bémol que j’ai pour la soirée est cette rupture de ton entre la nature des numéros et la légèreté de l’animation qui nous sortait de l’atmosphère qui s’installait à chaque performance.

Si on en vient aux performances, les drag-queens se sont livrées à de solides interprétations. Le public qui était présent dans la salle savait à quelle genre de soirée il assistait et aura su appuyer chacune des performances d’un accueil chaleureux et d’une énergie contagieuse pour les artistes.

Emma Dejavu est celle qui a ouvert chacun des blocs. Ceux qui la suivent sur les médias sociaux savent à quel point elle est une artiste accomplie qui s’amuse avec tous les aspects de ses looks, tant avec les costumes que le maquillage. Tout en respectant l’esprit de la soirée, Emma a été fidèle a ses habitudes et a présenté deux looks qui ne sont pas passé inaperçus. Elle était sans doute la plus flamboyante de la soirée. Lors de son premier numéro, elle s’est métamorphosé en une reine des glaces alors que dans son second numéro, son costume une pièce nous faisait osciller entre un dinosaure ou une créature du film Gremlins.

Les Verushka ont été celles qui incarnaient le mieux le thème de la soirée dans leurs différents looks au cours de la soirée. Elles nous ont fait voyager partout où l’horreur se décline: les peurs, le cinéma, le sexe, etc. Je suis ravi que Rita ait accordé à deux diplômées de Drag-moi de la dernière saison une place dans un tel projet. Si vous allez jeter un oeil sur leur profil Instagram, vous comprendrez à quel point leur place était amplement mérité pour cette soirée. Ce sont des artistes incarnées et passionnés qui ont su donner de l’intensité à leur performance.

Uma Gahd est l’une de celle qui a eu comme mandant de la part de Rita de reprendre l’un des numéros qu’elle a présenté le soir de sa victoire à MX Fierté Montréal. Lorsqu’elle a présenté son numéro à MX, je l’ai apprécié. Lorsqu’elle l’a refait mercredi dernier, je l’ai adoré. Tout l’aspect horifique du propos de son numéro prenait une tournure différente, plus poignante. C’est sans doute lié au contexte du spectacle. La chanson I’m every woman de Whitney Houston n’aura certainement plus la même conotation après ce numéro. Uma Gahd aura encore une fois sut comment nous étaler toute l’étendu de son talent avec deux numéros bien distintcs. Outre celui évoqué précédement, elle a offert un numéro plus fantastique.

Pour sa part, Phoenix a puisé dans son répertoire. Elle a été présenté par Rita comme l’une des premières monster queen à Montréal. Cela fait maintenant 11 ans que Phoenix dévelope ses concepts. Elle nous aura entraîner à l’asile, dans une performance très incarnée, jusque dans une église où elle jouait une religieuse pas très catholique, toute vêtue de cuir. Phoenix est bien connu du public pour son intérêt vers ce genre, on l’attendait avec impatience. Elle a n’a pas décu… Comme toujours.

Le clou de la soirée était sans contredit James Majesty. Elle a été d’une générosité incroyable avec le public. Elle s’est montré extrêmement reconnaissante envers Rita. Néanmois, James a détonnée d’un bout à l’autre par rapport aux autres avec son premier numéro. Elle était déchaînée et provocatrice. Elle ne s’est pas gêné pour embrasser un garçon du public à pleine bouche sur la scène durant de bonnes secondes et de boire dans le verre d’une fille à sa table avant de recracher son contenu vers le public. Il faut avouer que nous étions ailleurs pour ce qui est de l’aspect trash. On sentait qu’il fallait qu’elle s’impose dans son style avec ce premier numéro. Lors de son second numéro, on était davantage dans la retenue, avec une costume incroyable, rappelant l’univers des morts dans le film Coco sur la chanson Je t’aime de Lara Fabian (eh oui!). Je ne sais pas si un choix de chanson en français était spécifiquement pour le public montréalais, mais je me plais à croire que oui. James Majesty n’a su que nourir l’admiration qu’on pouvait avoir pour elle et de convertir les autres qui ne la connassaient pas.

Bref, il est difficile de résumé une telle soirée en quelques lignes. Pour tout l’investissement de Rita dans cette aventure, je trouvais louable dans ce contexte d’offrir un retour sur ce spectacle. Le spectacle était incroyable, j’en garde un excellent souvenir. On souhaite une édition 2019…

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