Mx Fierté Montréal 2019

Demi-finales – mardi & mercredi 16 & 17 avril

  • MX FIERTÉ MONTRÉAL 2019
  • Mercredi 20h – du 13 février au 15 mai
  • Cabaret Mado
  • Animation : Rita Baga
  • Présenté par le Cabaret Mado & Fierté Montréal en collaboration avec la boutique Mistr bear, Jonathan Grandolfo, Martin Alarie & Jihef photos

 

Après 8 semaines de qualifications, ce sont 19 drags, sur un taux record de participation de 55, qui ont réussis à atteindre le tour suivant. Suite à une pige faite au hasard, les demi-finalistes ont été réparti équitablement pour les soirées des mardi et mercredi 16 et 17 avril. Exceptionnellement pour l’occasion, la juge permanente, Nana, était accompagnée de l’un des commanditaires, le designer et costumier Jonathan Grandolfo de la boutique Mistr Bear. Se sont greffés à eux des personnalités publiques telles que Karl Hardy et Annie-Soleil Proteau pour la première demi-finale ainsi que Vanessa Boudrias et Safia Nolin pour la seconde. Tout comme pour le reste de la compétition, ces demi-finales réservaient son lot de surprises qui ont générées des montagnes russes d’émotions… Marla Deer pourrait vous en témoigner. Spécialement, le public pouvait choisir jusqu’à deux personnes sur leur coupon de vote. À l’issu de la pige, les drags ont été répartis comme suit. Pour la soirée du mardi 16 avril, nous retrouvions Aizysse Baga, Kelly Torrieli, McKenzie, Mademoiselle De, Marla Deer, Miss Daniels Vyxen, Petula Claque, Rock Bière et Scarlett Business alors que pour le mercredi 17 avril, il y avait Bambi Dextrous, Charli Deville, Gisèle Lullaby, Kiara, Kitana, Peggy Sue, Sasha Baga, Uma Gahd, Viola von Venom et Will Charmer. Exceptionnellement, comme les soirées étaient consécutives, j’ai décidé de faire un seul compte-rendu qui englobent les deux demi-finales. Pour connaître l’identité des gagnant.es., je vous invite à plonger (ou replonger) dans ce compte-rendu en mots et en images grâce à la lentille de Bruna Florio.

 

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DEMI-FINALE 1 – MARDI 16 AVRIL

 

MADEMOISELLE DE

Mademoiselle De nous replongeait dans les fresques de la comédie musicale Femmes au bord de la crise de nerfs, inspirée du film emblématique du même nom de l’œuvre de Pedro Almodovar, grâce à l’un des moments phares sur la chanson Model behavior. Malgré un lip-sync impeccable et une construction de numéro reflétant à merveille l’univers source, la référence était sans doute trop pointue afin d’apprécier pleinement la proposition pour les gens présents dans la salle.

 

MARLA DEER

Fidèle à son habitude, Marla a su construire un univers unique dans lequel le public fut entraîné. La prémisse : dans un monde post-apocalyptique semé de zombies, une vieille dame s’arme pour aller acheter de la nourriture pour son chat. Du haut de sa voiturette, sur la chanson J’ai vu du groupe Niagara, le personnage campé par Marla affronte le monde extérieur. À la manière d’une émission pour enfant qui rencontre The walking dead, le numéro arborait un ton humoristique comme seule Marla en a la formule. La construction du numéro, les rebondissements et le jeu de Marla sont tant de facteurs qui faisaient de cette proposition une réussite. Le public était comblé. Un mot-clic fut même relayé sur les Facebook, #MarlaPourLaFinale. Or, contre toute attente, Marla ne fut retenue ni du public ni des juges. Ce n’est que le lendemain que Rita fit la révélation que finalement deux candidats allaient être choisis par le public. Comme elle était celle à avoir le plus grand nombre de voix après Scarlett Business, on lui annonça finalement qu’elle se rendrait en finale. #Soulagement. La réaction du public suite à cette annonce confirmait que Marla n’a pas volée sa place.

 

MISS DANIELS VYXEN

C’est dans l’univers du film de l’univers de Disney Maleficent que Miss Daniels nous a entraîné sur les airs de la chanson Whore. Miss Daniels a repris des extraits parlers tirés du film pour accompagner son numéro. Sa proposition comportait également un enrobage visuel grâce à des projections vidéo avec lesquelles elle était parfaitement synchronisées. Miss Daniels s’est accordée un défi technique important auquel elle a bien répondu, ce qui est tout à son honneur. Miss Daniels a décidé de prendre part tout de même aux demi-finales même si elle ne pouvait être présente pour la finale, ce qui donna une chance supplémentaire à ses comparses ce soir-là.

 

KELLY TORRIELI

Kelly a fait le choix audacieux d’affronter les demi-finales seule sur scène. Malgré un lip-sync difficile sur la chanson If de Janet Jackson, Kelly a su offrir tout ce qu’elle avait. La danse est l’une de ses forces et c’est véritablement l’atout qu’elle a cherché à mettre de l’avant tout au long de cette compétition jusqu’à maintenant. Son intensité et sa chorégraphie, qui n’était pas sans rappeler celle du vidéoclip, auront su happer les juges pour ainsi la propulser en finale.

 

ROCK BIÈRE

La performance de Rock Bière s’échelonnait sur plusieurs niveaux de jeu. Son numéro s’orchestrait autour d’un jeune homme qui participe à une levée de fonds au Cabaret Mado (animée par Tracy Trash) et qui, pour la première fois, foulera les planches en tant que drag-queen dont le nom de scène est Tites boules. Si l’on prend en compte la demoiselle derrière les traits de Rock Bière, qui incarne son alter ego, qui celui incarne un personnage qui se transforme en drag-queen d’un soir… on est dans une mise en abîme particulièrement intéressante. C’est donc sur la chanson originale de I will survive que s’exécute Tites boules, accompagnées de ses danseurs, avant que Rock Bière ne reprenne le dessus et que le numéro se poursuivre sur la même chanson, mais cette fois-ci interprété par un homme. Il s’agissait d’une parodie du drag parfaitement mesurée avec un sens du divertissement incroyable. Rock Bière eut droit à la l’un des meilleurs accueils du public.

 

AIZYSSE BAGA

Nouvellement recrutée au sein de la Haus of Baga, Aizysse a fait honneur à sa famille. Son ascension depuis MX Fierté Canada ne cesse de surprendre. Sa rare habileté à donner vie à la scène aura permis un numéro haut en couleurs… et c’est le cas de de le dire, avec son outfit fluo. Son intensité a parfaitement épousée son interprétation des chansons Don’t leave me this way et Tight.

 

PETULA CLAQUE

Petula a abordé les demi-finales à l’image d’un runaway sur la chanson Fashion shower. Suivie de son styliste personnel, incarné pour l’occasion par sa mère drag Gisèle Lullaby (avec moustache), Petula cherchait à dénicher le outfit parfait. Malgré une proposition intéressante, celle-ci ne fut pas assez étoffée pour ce stade-ci de la compétition. À l’instar des qualifications, les demi-finales n’offrent qu’une seule occasion de se faire valoir et malheureusement, celle-ci ne fut pas suffisante pour Petula.

 

SCARLETT BUSINESS

Scarlett a réussi à amalgamer son univers à celui-ci du vidéoclip de la chanson Chandelier de Sia qu’elle venait défendre. Lors des qualifications, Scarlett se révélait au public. Cette proposition s’inscrivait dans la continuité de ce qu’elle nous avait offert au premier tour, mais était surtout idéale afin de mettre de l’avant ses talents d’acrobatie. Son intensité et sa maîtrise du numéro n’auront certes pas laissés le public insensible, lui valant une ovation debout. Il n’est donc pas surprenant que le public lui ait accordé son laisser-passer pour la finale.

 

McKENZIE

Tout en conservant son style d’un point de vue esthétique, McKenzie a offert un numéro plus passe-partout sur la chanson With U accompagnée de danseurs et d’une projection vidéo. McKenzie était parfaitement coordonnée avec ses danseurs tant au niveau du look que de la chorégraphie. Le numéro culminait avec une explosion de confettis. La soirée ayant eu son lot de numéros similaires, énergiques et dansés, il fallait trancher sur laquelle des propositions le « méritaient » le plus.

 

DEMI-FINALE 2 – MERCREDI 17 AVRIL

 

PEGGY SUE

C’est dans l’univers du film éponyme de Disney The Beauty and the beast que Peggy Sue nous a entraîné avec une distribution 5 étoiles composée d’elle-même dans le rôle de Lumière, Tracy Trash (Cogsworth), Anastasia (Mrs Potts), Kelly Torrieli (Plumette) et Marla Deer (Wadrobe). Le numéro était complet et témoignait avec vraisemblance de l’univers du film avec une touche d’humour.

 

CHARLI DEVILLE

Charli est demeuré dans le ton en proposant lui aussi un numéro musical issu du cinéma grâce à la reprise d’une scène du film devenu culte Chicago sur la chanson All I care about. Il est rafraîchissant de voir une reprise sur scène de cette comédie musicale dans l’univers du drag du point de vue d’un drag-king, permettant ainsi de mettre de l’avant le personnage Billy Flynn campé par Richard Gere. Le numéro était complet et habilement mené malgré certaines difficultés techniques avec le costume de Charli.

 

VIOLA VON VENOM

Viola s’est attaquée aux demi-finales avec la volonté de gagner. Elle offert un numéro inspiré du vidéoclip Problema seu de la drag-queen brésilienne Pablo Vittar. Son look alike était impeccable. Le défi lié au lip-sync sur une chanson en portugais était de taille et jamais elle n’a failli. La chimie avec ses danseurs/ cascadeurs étaient essentiels face aux chorégraphies qui ont menées à des cascades imposantes. Le numéro comportait également certains effets visuels qui rappelaient l’esprit du vidéoclip. Dès ses premiers pas sur scène, j’étais absorbé par la proposition. Le numéro était d’une rare intensité. La barre est haute envers elle-même pour la finale. Le public a voté en sa faveur, c’est donc dire qu’il a des attentes pour la suite.

 

KITANA

Kitana a poursuivi la compétition en demeurant dans le filon de la comédie. Sa proposition mettait en scène une nonagénaire qui célébrait son 100ème anniversaire en compagnie de deux amies (endormies). L’entrée en scène s’est faite sur la chanson It’s my party avant de changer pour All by myself de Céline Dion lorsqu’elle s’est aperçu que ses amies ne seraient pas de la partie. Déçue de ses cadeaux, une paire de bas répartie dans deux paquets, elle se gâte en ouvrant le cadeau qu’elle s’est faite dans lequel se trouve un dildo. Dès lors le numéro dérape sur les références sexuelles associées au dildo. Connaissant Kitana, ajoutez à la mise en scène une pignata et un gâteau puis laissez aller votre imagination. Le numéro était d’un sens aigu de la comédie qui n’aura pas laissé les juges insensibles, lui ouvrant la voie vers la finale.

 

WILL CHARMER

Dans un numéro inspiré de l’univers de Pinocchio, Will Charmer a offert une proposition visuellement impeccable. Le numéro s’ouvre sur un marionnettiste qui anime un personnage qui deviendra tantôt Will Charmer. Le lieu suggéré n’est pas sans rappeler celui du film Singin’ in the rain. Lampadaire et parapluie illuminé, tant d’artifices qui illumineront la scène mais qui malheureusement, relègueront Will à l’arrière-plan. En voulant trop mettre l’accent sur l’aspect visuel et intéressant, l’entrée en scène de Will est tombée à plat. De plus, le fait de revêtir tout ce qui est imperméablement possible sur un mixe de chansons relatives à la pluie, ça faisait un peu « facile ».

 

KIARA

Après un runaway lors duquel elle se gavait de raisins s’en mettant plein le visage, il était difficile de revenir sur scène avec un makeup revue et corrigée. Kiara a eu la décence d’esprit d’exploité la situation en arborant un look graffiti, du costume au makeup. Le numéro, sur la chanson Juice, se voulait un hommage (ou dommage, c’est selon) à ses soirées comme shooter girl à Haus of Baga qu’anime également votre animatrice de MX Fierté Montréal Rita Baga. Fidèle à son habitude, Kiara a joué avec le mixage sonore, cette fois-ci afin que la chanson se colle à l’évolution de son taux d’alcoolémie. Accompagnée de figurants, Kiara a réussie à mettre le party tant sur scène que dans la salle. Or, la proposition se voulant davantage comme une parodie de sa propre expérience n’est sans doute pas allée interpeller le public comme elle le souhaitait.

 

SASHA BAGA

Le jour où Beyoncé sort un documentaire sur Netflix dédié aux coulisses de sa présence comme tête d’affiche au mythique festival Coachella, Sasha s’attaque à un mixe de la diva. Sasha n’est certes pas Queen B, mais s’inscrit définitivement dans la trempe de celle-ci grâce à sa fougue, son intensité et sa manière de posséder la scène. Sasha était en feu. Elle a livré une solide performance accompagnée de ses quatre danseuses. Son charisme et son naturel sur la scène auront certainement su convaincre les juges car ils ont manifesté le désir de la revoir pour la finale.

 

GISÈLE LULLABY

Une Kelly Torrieli en tante Hilda, une Marla Deer and tante Zelda et une Gisèle Lullaby en Sabrina Spellman et le ton est donné pour une savante reconstruction de l’univers de la série à sensation The chilling adventures of Sabrina. Sur la chanson Blow your mind de Dua Lipa, Gisèle a su rendre un hommage à la série. Le cabaret sombrait dans l’ambiance glauque et sombre de la populaire série de Netflix. Le numéro culminait avec l’apparition de LaDrag On-Fly en démon. Malgré l’aspect sérieux porté par la série, Gisèle ne s’est pas empêchée d’incorporer à son numéro quelques touches d’humour. Il faut saluer également son changement de costume masqué par des figurants live sur scène. Gisèle a eu droit à une chaude main d’applaudissement de la part du public. Celui-ci ne s’est pas trahi en fin de soirée en faisant de Gisèle l’un de ses choix pour la finale.

 

BAMBI DEXTROUS

La proposition de Bambi Dextrous semblait tout droit tirée d’un défi de la dernière saison de Drag-moi, c’est-à-dire faire d’un film qui ne l’est pas une comédie musicale le temps d’un numéro. Exploitant le filon de son look alike de Julia Roberts, c’est exactement ce que Bambi a fait en donnant vie au film Erin Brokovich, grâce à la chanson Redneck woman entrecoupée d’extraits issus du film. Il faut saluer la force du lip-sync de Bambi et le fait qu’elle ait pris le temps d’avoir des contacts visuels un à un avec certaines personnes aux premières loges dans le public. Bambi aurait conservé ses chances de passer en finale si elle avait arrêté son numéro après la chanson, mais elle s’est gardée un moment pour reprendre le discours de Julia Roberts lors de la cérémonie des Oscars quand elle a mis la main sur le prix de la meilleure actrice.

 

UMA GAHD

Uma Gahd a repris un numéro de son répertoire pour ces demi-finales, soit celui orchestré autour du letmotiv rattaché aux selfies sur les chansons I look to you et Love yoursef. Accompagnée de deux danseurs, Uma livre un hymne à l’amour de soi à travers ces séries de photos de soi-même. Le numéro se conclut avec Uma qui fait un saut dans le public avec son selfie stick qui projette sur l’écran géant en temps réel les clichés captés. J’ai l’impression que le numéro n’a pas suscité le même engouement que lorsque Uma l’a déjà présenté. Il n’en demeure pas moins que la formule et le concept sont intéressants.

 

Le concours prend dès maintenant une pause qui s’échelonnera jusqu’au 15 mai. Ainsi, tous les finalistes pourront se consacrer à la production de leur numéro original. Exceptionnellement, la soirée débutera à 21h puisque ce sera l’événement principal au Cabaret Mado ce soir-là. Parmi les juges présents pour la finale, nous retrouverons l’animatrice et ex VJ Valérie Roberts ainsi que la drag-queen de RuPaul’s drag race Jiggly Caliente. Soyez-y!!

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