Accompagné de ses collaborateurs Pierre-Yves Roy-Desmarais et Hélène Bourgeois-Leclerc, Pierre-Luc Funk chauffe depuis cet hiver le plateau de la nouvelle émission Sans rancune sur les ondes de TVA. Chaque semaine, un groupe ciblé, composé de 25 personnes, est réuni afin qu’on lui offre un bien-cuit. Mercredi dernier, le 17 février, l’émission était consacrée aux drag-queens. Après quelques passages remarqués de certaines d’entre elles sur différents plateaux ces derniers mois dont En direct de l’univers, La semaine des 4 Julie, Deux filles le matin, Y’a du monde à messe, Deux hommes en or, Format familial, Bonsoir, bonsoir et j’en passe, il était intéressant d’en voir autant de réunies à un seul endroit, à heure de grande écoute, sur un réseau aussi important que celui-là.

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Même si le concept de l’émission est censé s’articuler autour d’un bien-cuit, l’épisode de Sans rancune de cette semaine a non seulement offert une vitrine incroyable aux drags, mais a également permis de vulgariser efficacement cette profession encore méconnue du grand public par le biais de l’humour.
Tracy Trash, Marla Deer et Pierre-Yves Roy-Desmarais ont été les vedettes d’un sketch savoureux, intelligent et qui fait réfléchir intitulé Drag la vie! dans lequel on présentait un monde utopique où nous vivrions tous et toutes comme des drag-queens. Un jour, le fils du couple formé des sœurs de scène Tracy & Marla, Pierre-Yves, annonce à ses parents qu’il ne veut plus être « exceptionnel » et qu’il aime le beige. L’analogie avec le coming out était franchement bien orchestrée. J’ai beaucoup aimé qu’on permette à des artistes de cet art de la scène de briller autrement, en dévoilant d’autres facettes du métier.
À ce propos, dans son animation, Pierre-Luc a maintenu le cap en faisant toujours référence à l’art du drag comme un métier. Un élément subtil qui peut sembler anodin, mais qui, au contraire, revêt une grande importance. Même si pour la majorité de ces artistes, pratiquer l’art du drag se fait en marge de leur principale profession, cela n’est pas un facteur pour invalider que l’art du drag n’en est pas un.
Il faut se l’avouer, Pierre-Yves Roy-Desmarais a tout simplement été parfait dans le cadre de cette émission. Il a offert une chanson dans laquelle il s’est glissé dans la peau d’un personnage hétérosexuel qui travaille dans les mines et qui, un soir, décide de sortir au Cabaret Mado. Au fil de sa chanson, il déconstruit un à un les préjugés qu’on peut avoir envers la communauté drag. Sans trop en dévoiler, car je vous invite à découvrir cet extrait par vous-même, j’avoue avoir été ému à la fin du numéro. Pour quelqu’un qui est étranger à cet univers, il a su mettre le doigt sur plusieurs éléments-clés.
L’émission culminait avec une transformation de son animateur, signée Gisèle Lullaby, en Bella Funk. Celle-ci a offert un duo avec Rita Baga, finaliste à Canada’s drag race et candidate (évincée) de l’actuelle saison de Big Brother célébrités.
D’autres bons moments ont ponctué l’émission. Je ne cherchais pas nécessairement à offrir une critique détaillée de l’émission, mais simplement de souligner l’ouverture de TVA de laisser place à une telle émission et la rigueur que la production a mis dans sa recherche. Les interventions étaient justes et les questions pertinentes. J’espère que dans l’avenir, d’autres productions s’inspireront du modèle qu’a emprunté Sans rancune lors de cette émission afin de faire briller le métier de drag-queens comme elle a su si bien le faire.
Vous pouvez revoir l’émission sur TVA+.
Crédit pour les photos: Bertrand Exertier pour TVA