Article écrit par Edward Sanger
Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’art du drag est méconnu d’une grande partie de la population. À la différence des grandes villes de notre Belle Province dans lesquelles nous retrouvons une pléiade d’artistes telles que Mado Lamotte, Michel Dorian ou encore Barbada, dans la région du bleuet, nous n’avons que très peu dont la grande Karine O’Kay, une artiste culotée et dynamique qui en est à sa 30e année en tant que drag-queen.
Karine O’Kay a un parcours unique. Cette artiste originaire d’Alma a complété ses études à l’École supérieur des arts et technologies des médias en radio, est détentrice d’un baccalauréat en interprétation de l’UQÀM et a suivi un cours de coiffure pour être le propriétaire de son propre, Au Salon, situé à Arvida dans la région de Saguenay.
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C’est en 1993 qu’elle a commencé le drag. C’est durant ces années d’études en radio, au Saguenay, qu’il s’est lancé dans cette passion. Lors du Carnaval de Saguenay, il y avait à l’ancien bar gay Le M.Y.F l’événement Le carnaval de drag. Encouragée par un ami, Karine a participé au concours lors duquel elle a réussi à se hisser jusqu’en finale. C’est à ce moment qu’elle a eu la piqûre pour cette profession.
Par la suite, elle a continué sa route vers la métropole québécoise. Elle a participé, sous le nom de Marc Vincent, au concours de Mademoiselle Entre-peau, tenu au défunt bar l’Entre-peau où se tient aujourd’hui le Cabaret Mado.
« À l’époque, fallait passer par cette porte pour être une drag. Quand tu te rendais en finale, tu étais assez pro pour être reconnue par les autres. Je me suis rendue en finale. »
C’est au Club Date que Karine O’Kay est née officiellement. Pensant que cela allé être temporaire, il a créé un personnage de karaoké qui était toujours habillé en drag durant son service en plus d’y animer une fois par semaine. Cet épisode qui se voulait de courte durée aura finalement duré 8 ans.
Après une carrière de 20 ans à Montréal, Karine O’Kay est revenue dans sa région natale.
Faire sa marque
Son approche clownesque et sa maîtrise de l’humour ont permis à Karine O’Kay d’être de celles qu’on qualifie de comedy queen, à l’image de l’emblématique Mado Lamotte, mais avec sa touche personnelle.
Elle a plusieurs cordes à son arc dont la danse, les claquettes, le maquillage et le bricolage.
« Je ne suis pas couturière, je suis une bricoleuse. »
Énormément créative, elle use beaucoup d’imagination pour créer des costumes à partir de ce qu’elle déniche dans des friperies ou à partir de matériaux peu communs, comme des rouleaux de papier toilette. Pour elle, c’est un trip de créer de belles pièces avec moins de 50 $. Elle se surnomme elle-même comme une « Dolloraqueen ».
Fille de scène de Farrah Yentl Sommers, elle a appris les rudiments du métier au Café Cléopâtre, le mythique établissement de la rue Saint-Laurent. Sa drag mother et elle travaillaient les soirs de semaine sur une scène remplie de miroirs, et menaient des spectacles devant peu de public, il s’agissait surtout d’une bonne façon de s’entraîner et d’apprendre.
Dans la région du Saguenay, Karine O’Kay a contribué au renouveau du dragl local. Elle a fait plusieurs spectacles dans les salles du bar-spectacle le Côté-Cour et sur la scène de la salle du Mont Jacob. Étant l’une des rares drag-queend à performer au Saguenay, elle divertie les gens et elle arrive à faire salle comble à chacune de ses représentations.
Durant la pandémie de la Covid-19, elle a découvert l’application TikTok. Comme les salles de spectacles ont été contraintes de fermer temporairement, elle a su se tourner sur son 10 cents pour continuer de pratiquer sa passion. Malgré qu’elle fût débutante au départ, grâce à la complicité de son chum et des journées de tournages de plus de 10 heures, elle produit désormais plusieurs clips. On peut retrouver sur son compte notamment des reprises de scènes comme Kaamelott, Le cœur à ses raisons et Les têtes à claques. Fous rires garantis.
Passé et avenir
Tout le parcours de Karine O’Kay est surprenant. De nombreuses victoires l’ont rendue fière d’être l’artiste qu’elle est aujourd’hui comme faire partie d’une troupe de tapes irlandaises. Avec son groupe, nommé Power Dance, réunissant une centaine de danseurs à claquette, ils ont remporté le 1er prix de la parade gaie de San Francisco dans la catégorie des chars allégories de l’extérieur en représentant les couleurs de Montréal.
Mais le fait de performer dans son patelin, en tant que drag0queen, c’est ce qui l’a rendu la plus fière.
Dans l’avenir, après que la pandémie sera calmée, elle reprendra les performances dans les salles du Mont Jacob et au Côté-Cour. Elle travaille présentement pour faire son tout premier One woman Show. Elle reprendra son projet mise sur la glace : faire la tournée des bars du Saguenay pour découvrir les meilleurs chanteurs de karaoké dans son Karine O’Kay Tour.
Malgré ses 30 ans de carrière, Karine O’Kay n’a pas fini de nous surprendre.
« La drag est une passion qui ne meurt jamais. Aussi, pour celle qui prenne une pause… NE JETTE JAMAIS TES AFFAIRES, CELA REVIENT TOUJOURS! »
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