C’est le mercredi 13 octobre que s’est déroulé la deuxième ronde d’auditions de la 12e saison de Drag-moi. Cette semaine, c’est Johnny Jones qui a pris le relai de Velma Jones à titre de juge permanent, aux côtés de son homologue Christine Blais, la gérante de Rita Baga et Mona de Grenoble. Encore cette semaine, 13 drags ont eu à faire leurs preuves afin de les convaincre qu’iels avaient leur place dans le concours-école. Pour ce nouveau tour de piste, nous avons pu voir sur la scène du Cabaret Mado Barbiana, Crystal Starz, Eden Ashes, Emm, Iris, Lady Monrose, Miss Durpé Latour, Nicole Kidcat, Popo Daraîche, Sissiley, Valent’n, Walter Ego, Yikes Macaronie et Zyra Dymond. À l’issue de cette soirée, c’est le drag-king Walter Ego qui a obtenu le golden buzzer afin de passer directement dans la compétition, rejoignant ainsi Lulu Shade et Fay Miss. Retour une autre soirée où le talent était au rendez-vous.
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EMM
C’est par l’intermédiaire de la soirée C’est juste lundi! – Place à la relève il y a quelques temps qu’Emm faisait ses premiers pas sous les traits de son alter ego, passant ainsi de derrière l’objectif à la scène. C’est à la demande de Marla Deer qu’elle s’est greffée aux auditons. Elle s’est attaquée à la chanson Psycho avec aplomb et confiance, mais sa proposition manquait de raffinement, on n’y sentait pas assez la drag.
IRIS
Grâce à sa proposition éclatée, Iris a su se mettre en valeur. Sur les airs de la chanson Fais-moi mal Johnny, Iris a déconstruit les codes avec aisance et intensité. Le personnage était intéressant à voir évoluer sur scène. L’amalgame d’une variété d’éléments issus d’autres sphères artistiques (théâtre, clownerie) est de bon augure pour ce genre de compétition.
SISSILEY
Gracieuse dans une magnifique robe de mariée qu’elle a revampée pour lui donner des allures royales, Sissiley nous a offert un numéro sur la chanson Foolish games. Malgré la magnificence de son look et l’intensité de sa performance, Sissiley était trop dans la retenue. On sentait également que ses mains agissaient comme un handicap, car elle ne savait pas toujours comment bien les utiliser.
YIKES MACARONIE
Yikes Macaronie est de loin ma plus grande surprise… et pas seulement dans le cadre des auditions. Comme sa proposition était exempte d’un personnage genré, je vais dire qu’iel est un.e drag thing. L’accent était véritablement mis sur la performance. Iel était intriguant.e alors qu’iel nous gavait sans cesse, autant qu’iel le faisait en se mettant des choses dans le bouche pour se challenger en lip sync. Il y avait dans ce numéro une explosion de saveurs, mais chacune d’entre elles avait un goût franc qu’il nous était tout de même possible de distinguer malgré la grande quantité et le mélange.
LADY MONROSE
Comme le soulignait Christine Blais, Lady Monrose a fait place à un « plaisir sincère » dans son numéro grâce à une approche toute en fluidité de la chanson Ghali alayi, elle semblait flotter sur scène. Ses pas de danse n’étaient pas sans rappeler feu Aleksa. Néanmoins, il manquait un je-ne-sais-quoi à sa proposition afin qu’elle soit plus convaincante.
EDEN ASHES
Son magnifique look avait un petit quelque chose qui rappelait Olivia Newton-John dans la comédie musicale Grease. Toutefois, son numéro s’orchestrait surtout atour de la sorcellerie sur les airs de la chanson Dark lady. Or, cet aspect a été un peu trop forcé à quelques occasions, notamment avec le jeu de cartes dont l’usage dans le numéro était questionnable. Ce petit écueil était largement compensé par l’ensemble de son look, incluant la perruque et le makeup.
VALENT’N
Valent’n avait la parfaite attitude pour épouser son choix de chanson, It’s not right but it’s ok. Elle est une professionnelle. En effet, on pouvait le constater par la qualité de son lip sync, qui se devait de l’être compte tenu du rouge à lèvre noir intense qui mettait l’accent sur sa bouche, et le fait qu’elle n’ait jamais bronché lorsque son maillot s’est détaché au niveau de l’entre-jambe. Ce dernier a même mystifié les juges, car elles croyaient que c’était voulu.
CRYSTAL STARZ
L’énergique et énergisante Crystal Starz a mis le feu à la scène grâce à une explosive performance sur la chanson Disco inferno. Disons qu’elle sait comment occuper l’espace et son public. Crystal connait les codes et elle sait comment les opérer sur scène. Saura-t-elle se laisser déstabiliser par l’inconnu?
POPO DARAÎCHE
Popo avait une telle candeur sur scène. Sa proposition se voulait un hymne à l’opulence grâce un look sexy et révélateur, mais ô combien assumé. L’ensemble du personnage n’était pas sans rappeler Anastasia. Elle a su nous faire embarquer avec elle et nous faire entonner à notre tour les paroles de My name is not Susan. En revanche, il y avait un peu trop de va-et-vient de gauche à droite, mais largement compensé par son groove.
BARBIANA
Barbiana avait tout dans sa proposition pour nous plonger dans l’ambiance de la chanson Antes muerta que sencilla. Malheureusement, malgré son intensité, les mouvements répétitifs et les difficultés rencontrées avec son lip sync ont fini par l’emporter sur le reste.
MISS DUPRÉ LATOUR
Miss Dupré Latour a choisi une chanson qui allait parfaitement avec ce qu’elle nous offrait, la chanson Diva défendue par une diva. Elle était littéralement en symbiose avec sa proposition. Sa drive sur scène était sans demi-mesure. Elle bouge divinement bien, c’était hypnotisant pour le public. La moitié de celui-ci était là pour elle, provoquant une ambiance survoltée.
NICOLE KIDCAT
Nicole Kidcat s’est entièrement donnée avec ce numéro. Elle s’est attaquée à la chanson Toy. Elle a joué avec différentes variations de la chanson, ce qui lui a permis de l’explorer de plusieurs manières. La chanson en soi n’était pas évidente, mais elle a réussi à garder le cap malgré certaines hésitations. Bien que la proposition fût livrée avec intensité, je ne sais pas si le numéro en était un qui lui correspondait.
ZYRA DYMOND
De Coppelia, acte I: Valse à Can’t be tamed, la proposition de Zyra Dymond s’apparentait à un fourre-tout, c’est-à-dire qu’il manquait de ligne directrice. Il y avait un trop grand désir d’en montrer beaucoup, sans toutefois avoir d’orientation claire entre la portion ballet, celle plus théâtrale et l’autre de gymnastique.
WALTER EGO
Walter Ego avait un look qui cadrait parfaitement avec la chanson Perm de Bruno Mars. Son naturel déconcertant ne pouvait que faire converger tous les regards vers lui. Son aisance et ses habiletés en danse combinées étaient vivifiants. L’ensemble de son personnage fait penser à un heureux croisement entre Rock Bière et Will Charmer. On a cru en sa proposition du début à la fin. L’attitude déployée tout au long du numéro se reflétait jusque dans ses interactions avec Marla Deer. En choisissant de lui octroyer le golden buzzer, on s’assurait de la présence d’au moins un drag-king dans l’aventure.
Maintenant que le processus d’auditions est terminé, nous saurons la semaine prochaine qui sont les douze prospects à joindre l’aventure.