C’est à Edmonton en 2003, alors seulement âgée de 18 ans, que Connie Lingua effectue ses premiers pas comme drag-queen de manière professionnelle. L’appel de la scène l’a toujours habité. C’est d’ailleurs afin de poursuivre des études en théâtre que Connie s’est rendu à Montréal. Elle a étudié en théâtre et développement à l’université Concordia, une orientation des arts de la scène axée notamment sur les univers sociaux et politiques. Connie a voulu étendre son intérêt pour la scène en donnant vie à son alter ego. Ainsi, elle s’est mise en sortir en drag dans les différents établissements du village. Sa volonté n’aura pas été veine puisqu’elle se fera remarquer par Popline, qui la convaincra de s’inscrire au concours Miss Sky, qu’elle remportera d’ailleurs, ainsi que par LaDorris, qui lui offrira ses premiers contrats au défunt Drugstore. Connie Lingua n’aura pas tardé à devenir une icône de la communauté drag à Montréal, notamment grâce à l’apport de la House of Laurren de laquelle elle est la mère fondatrice. J’ai eu la chance de faire mon entrevue avec Connie Lingua dans les coulisses de son dernier spectacle officiel à Montréal à l’aube de son départ pour Edmonton. Il y avait dans l’air une certaine fébrilité qui ajoutait une aura à cette entretient. Je vous invite à replonger dans la carrière de l’une des grandes parmi les grandes, Connie Lingua.
Dès l’âge de 17 ans, Connie Lingua s’impliquait auprès de l’Imperial souvereign courrt of the wild rose, un organisme à but non lucratif ayant pour mission d’amasser des fonds grâce à des activités dont les profits sont redonnés à d’autres organismes qui offrent des services directs à la communauté LGBTQ+ de la grande région métropolitaine de l’Alberta. C’est dans ce contexte que l’identité de Connie Lingua commençait à se définir. En effet, malgré le fait qu’elle soit mineure, Connie faisait des déjà des spectacles en tant que drag-queen. Lorsqu’elle atteignit l’âge de la majorité, son père de drag, Rob Big Onion, lui offrit l’animation des soirées Wet underwaer ainsi qu’un numéro aux deux semaines au Buddy’s nightclub. C’est d’ailleurs depuis cette époque que son de scène existe: Connie faisant référence à la soeur du parrain dans The Godfather et Lingua, une variation amusante à connotation italienne, son origine, du mot langue, tant pour faire écho aux langues qu’elle parle que l’utilisation qu’elle en fait.
C’est depuis 2009 que Connie Lingua habite la métropole québécoise. Cette même année, après être sortie au complexe Sky avec des amis, elle se fait remarquer par Popline qui l’incite à s’inscrire au concours Miss Sky qu’animait alors Michel Dorion. C’est elle qui remportera les grands en honneurs à l’issue de la compétition en 2010, devant notamment Gisèle Lullaby. Grâce à LaDorris, Connie réussira à faire sa place auprès de l’équipe du Drugstore. Toutefois, sa présence au Cabaret Mado tardera et ne reposera que sur la volonté de Dream, à l’époque, et Rita Baga de l’inviter.
Grâce aux gens de sa cohorte, qui fréquentaient davantage le milieu anglophone du Mile End et du Mile Ex quand ils sortaient, Connie Lingua a fait la connaissance de Michael McCarthy et Julie Paquette, deux personnes qui allaient changer la suite de son parcours. Grâce à eux, Connie fut introduite à tout nouvel univers à travers lequel elle pu explorer plus loin son expérience scénique grâce notamment au burlesque. Michael et Julie étaient à l’origine de la soirée Glam gam, un cabaret trash offert mensuellement. Lorsque le concept des soirées Glam gam a pris fin, Michael et Julie ont passé le flambeau à Connie.
Connie Lingua était très impliquée à l’époque de Divers/Cité. Elle y a notamment animé MZ Van Horn au cabaret Playhouse, un concours éclaté, qui flirtait avec les limites des participants, ouvert à tous types de drag-queens qui ne se retrouvaient pas dans le moule imposé par le village jugé plus mainstream. C’est à cette occasion qu’elle fit la rencontre de Anaconda La Sabrosa, Dot Dot Dot et Uma Gahd qui allaient devenir ses filles de la House of Laureen.
Après leur rencontre, elles se sont associées afin de présenter un spectacle dans le cadre du festival St-Ambroise Fringe de Montréal. L’année suivante, ils ont répété l’expérience. Cette dernière fut assez concluante pour que la house décide de prendre le relaie ensemble des soirées mensuelles en y présentant leur Monthly drag show au café Cléopâtre. Depuis, la House of Laureen a pris des proportions assez incroyables, leur permettant notamment de présenter un spectacle au Centaur theatre, le plus gros théâtre anglophone à Montréal. Je vous invite à lire le portrait de la House of Laureen pour en savoir davantage.
Pour compléter ce portait, il sera question des inspirations de Connie. C’est quand on prend conscience de l’étendu de celles-ci qu’on se rend compte que ses inspirations sont éclectiques et qu’elles permettent un large éventail de possibilités à Connie. Du côté musical, Connie trouve ses influences notamment auprès de Björk, Abba, Cher, Madonna, Pink Floyd, Led Zippelin et Queen. Elle s’inspire également beaucoup de comédie musicale puisque c’est au sein de cet univers qu’elle fit ses premiers pas comme artiste dès l’âge de 13 ans. Connie est également influencée par des éléments qui diamétralement opposées de La petite vie aux marionnettes en passant par RuPaul et les films de Fantasia.
Connie Lingua présentait son dernier spectacle vendredi dernier, le 28 septembre, au Café Cléopâtre accompagnée de ses deux nouvelles filles qui performaient pour la première fois. Son départ pour Edmonton avait lieu dimanche dernier, le 30 septembre. Connie ne tourne pas le dos à Montréal, elle attend les invitations pour revenir nous voir. Après 15 ans de carrière, cette dernière se poursuit dans la ville qui l’a vu naître. Il sera toutefois encore possible de voir le spectacle mensuel de la House of Laureen chaque deuxième samedi du mois au Café Cléopâtre.
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