Présente depuis plusieurs années comme productrice dans le milieu queer, Selma Gahd était autrefois davantage connue sous les traits de Noah Gahd, le bras droit de Uma Gahd. C’est grâce au lancement du spectacle mensuel COVEN que Selma vit officiellement le jour. Elle occupe depuis ce jour une place prépondérante dans la communauté drag tant par son implication sociale que par son sens aigüe du show-business. Je vous invite à plonger dans l’univers d’une drag remarquable qui a rapidement su s’imposer et ainsi faire sa place.
À lire aussi: Dossier – Les Drags en mode confinement.Il faut dire que si Selma est aussi prolifique dans ses projets depuis qu’elle est présente dans le milieu, c’est qu’elle cumule un bagage professionnel en production théâtrale et de cirque de près de 15 ans. Rapidement, Selma a vu les opportunités que le milieu du drag pouvait lui apporter.
Après plusieurs années à évoluer aux côtés de Uma Gahd au sein de la House of Laureen et de prendre part à leur spectacle mensuel, en tant que Noah Gahd, Selma eut envi de surfer sur la vague elle aussi en y proposant des numéros qui rejoignaient davantage son univers. Cet univers s’est développé en suivant la télé-réalité Dragula. Lorsque la House of Laureen s’est mise à chapeauter les viewing party de la 2ème saison de Dragula au Café Cléopâtre, Selma s’est rapidement aperçue de l’intérêt du public pour ce genre de proposition. Après quelques incursions au Cabaret House of Laureen, Selma s’est rendu compte que l’aspect plus d’horreur, sombre et gore du style qu’elle privilégiait détonnait avec celui plus ludique et politique de cette soirée.
C’est alors que l’idée de mettre sur pied une soirée dont l’orientation serait entièrement dédiée à son genre de prédilection émergea. Cette soirée mensuelle nouveau genre coïncidait également avec l’arrivée sur le marché de Selma Gahd. C’était à l’automne 2018. Ce spectacle mensuel perdure maintenant depuis plus d’un an, survivant même au confinement grâce à son adaptation virtuelle, Digital COVEN, dont la deuxième mouture de cette version est attendue sur vos écrans le samedi 2 mai prochain dès 21h.
C’est à partir de cette soirée que le personnage de Selma s’est construit et, parallèlement, de personnalités qui épousent un univers similaire au sien tels que les Boulet Borthers ou encore, Wednesday Westwood. En proposant ce spectacle, Selma jouit d’un projet qui lui ressemble tout en pouvant exercer avec grand plaisir son rôle de producteur indépendant qui, grâce à la qualité de sa proposition, arrive à rallier près de 150 personnes et ce, même en temps de confinement.
Autrement, les inspirations de Selma sont davantage des femmes fortes, plus souvent qu’autrement puisées dans l’univers de jeux vidéo comme Sindel (Mortal Kombat), Alice (Resident Evil) ou Lara Croft (Tomb Raider). D’un point de vue musical, Selma n’a pas de préférence. Elle se laisse inspirer par la musique en elle-même (ce qu’elle dégage, les paroles ou le sous-texte) de laquelle Selma arrive avec fluidité à y accoler un personnage et un enrobage.
Malgré un début de carrière assez récent, Selma peut se targuer de projets d’envergure. Il va de soit que Selma place en tête de liste le spectacle COVEN sans qui Selma n’aurait jamais vu le jour, mais également son produit dérivé, MX Queerdo. Ce concours est né dans la foulée sur succès de COVEN, témoignant ainsi de l’ouverture pour un style plus marginal, moins priser autre part. La récente édition a couronné Matante Alex. Selma mentionne également le spectacle auquel elle a pris part lors de l’édition hivernale du G-Anime aux côtés de Phi Phi O’Hara, de RuPaul’s drag race, ainsi que des artistes locaux Fawn Darling et Pythia. Finalement, Selma se souvient d’animations marquante, notamment lors de la dernière édition du festival Otakuthon, qui se déroule généralement en même temps que Fierté Montréal, où elle a eu la chance d’animer en solo, après plusieurs occasions aux côtés de sa comparse de toujours, Uma Gahd. Leur participation se fait conjointement avec Burlesgeek qui y produit différents événements. Selma a eu la chance d’animer devant une foule qui oscillait entre 1 200 et 1 500 personnes. Il faut mentionner que Selma et Uma Gahd sont impliquées auprès de Just for laughs depuis plusieurs années. L’été dernier, Selma eu la chance d’y coanimer.
Pour le nom de son alter ego, Selma en cherchait un qui s’inscrivait bien dans la lignée de sa famille de drag, mais qui correspondait également au style de son personnage. C’est alors que le nom de Selma a émergé. Il rappelle à la fois un nom de sorcière, avec lequel on peut former « Salem » en le déconstruisant, mais également un jeu de mot à l’image de sa mère, Uma Gahd (« Oh my god »). Ici, avec Selma Gahd, ça sonne comme « sell my god », ce qui reprend l’esprit businessman derrière le personnage.
Malgré le confinement, rien ne freine Selma Gahd qui vous propose une série de rendez-vous parmi lesquels nous retrouvons évidemment Digital COVEN 2ème édition le samedi 2 mai 21h, avec la participation spéciale d’Érika Klash, de la seconde saison de Dragula, ainsi que tous les projets de Uma Gahd qu’elle produit dont les Story time chaque lundi dès 16h et les viewing party de la 12ème saison de RuPaul’s drag race chaque vendredi à compter de 20h45. Soulignons l’événement spécial du Lip sync bingo 2 qui aura lieu ce mercredi 22 avril 20h.