Désormais établie à Paris, Gyzel Schatzi a pourtant fait ses premiers pas sur scène au bar Le Drague de Québec. Si vous n’êtes pas encore familier avec cette drag qui cumule près de 20 ans carrière et qui tout au long de celle-ci fut présente autant en France, qu’au Québec et qu’en Grèce, eh bien je vous invite à découvrir son portrait.
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Gyzel bénéficie de la double citoyenneté entre le Canada et le France. C’est ici, au Québec, qu’elle s’épanouira et qu’elle vivra ses premières expériences auprès de la communauté LGBTQ+, fortement marquées par une série de visites au célèbre bar Le Drague. C’est d’ailleurs dans ce contexte que son début de carrière s’est fait, quoique par le plus grands des hasards, alors qu’elle accompagnait un ami qui voulait tenter l’expérience de l’art du drag, mais qui ne voulait pas vivre ce trip d’un soir seul.
La soirée en question, Une fois c’est assez, était menée par celles qui deviendront respectivement sa mère et sa grand-mère de scène, soit l’iconique Virgine Françoise et Réglisse. À l’issue de cette soirée plutôt arrosée, c’est surtout la performance de Gyzel qui a retenue l’attention des animatrices qui n’ont pas tardé à l’approcher afin qu’elle poursuivre son aventure au-delà de cette expérience isolée.
Comme elle étudiait en commercialisation de la mode, Gyzel a arrêté son choix de nom en s’inspirant de l’une des mannequins les plus en vue de l’époque, Gisèle Bündchen. Même si initialement ce nom ne devait être porté qu’un soir seulement, Gyzel ne regrette en rien de ne pas l’avoir changé au fil du temps puisqu’il épouse parfaitement le tourant que son personnage a emprunté ces dix dernières années alors qu’il se dessine aujourd’hui comme étant plus fashion, glamour, haute couture, bourgeois et sensuel, le tout enrobé dans un esthétique vintage des années 1950s à la Dita von Teese.
Depuis 2010, Gyzel a la chance de performer à Mykonos, situé dans l’archipel des Cyclades, en Grèce. Ces nombreux spectacles, à l’un des endroits les plus festifs au monde, lui auront permis plusieurs opportunités. D’abord, c’est grâce à des touristes allemand, particulièrement fan du personnificateur féminin franco-québécois, que le surnom Schatzi a émergé. Le terme se traduit en français par « chérie ». Gyzel a décidé d’intégrer cette appellation à son nom sur les médias sociaux. Vous serez donc surpris d’apprendre que c’est elle qui est à l’origine de la généalogie Schatzi. Ses filles de spectacle, Stivy et Zayra, ont toutes les deux adopté ce nom de famille qui continuent de proliférer, faisant de cette famille la plus grande dynastie de la Vielle-Capitale. Ensuite, en 2015, elle y fait la rencontre de Christopher Davin, qui lui ouvrira les portes du marché parisien alors qu’elle participera à sa soirée La bitch party. Cette ouverture locale lui a permise par la suite de joindre en 2017 les Folles de Paris qui se qualifie de « troupe de spectacle transformiste » et qui offrent des spectacles sur Paris ainsi qu’en province.
Son parcours professionnel s’est opéré une partie du temps entre la France et le Québec, selon les modalités de son emploi du temps. En effet, de 2001, moment où sa carrière a pris son envol, jusqu’à 2005, Gyzel était établie dans la Capitale-Nationale. Durant ce premier segment de carrière, elle fut pendant un peu moins d’un an la chorégraphe officielle du bar Le Drague. Elle prit ensuite la décision de retourner dans son pays natal à la suite de quoi, elle se permettra une pause de quelques années durant laquelle elle s’établira là-bas et où elle fera la rencontre de celui qui deviendra son mari. Lorsqu’elle renouera avec perruques et talons, ce sera lors de son retour en sol québécois dans le cadre de son retour aux études. Le bar Le Drague lui a non seulement ouvert les bras, mais lui offrit la coanimation de la soirée du vendredi avec LaGladu, avant de migrer en solo le jeudi. L’animation ne l’avait jamais interpellée et elle fut « mise devant le fait accompli ». Avec le recul, elle considère que c’est la meilleure chose qui lui soit arrivée puisqu’elle ne se verrait pas aujourd’hui faire des spectacles sans offrir une portion d’animation. Ces moments d’animation lui permettent de venir briser l’image plutôt froide que dégage naturellement son personnage avec un humour de style stand-up et plutôt grivois.
L’année 2012 fut marquante à bien des égards. Ses meilleurs moments professionnels ont eu lieu cette année-là grâce à deux productions inspirées de ses artistes fétiches, soit son numéro de Britney Spears au méga-spectacle extérieur Mascara : La nuit des drags lors du défunt festival Dives/Cité ainsi que son spectacle dédié à Madonna à la Place d’Youville, en hommage à la tournée MDNA, la veille de la prestation de la star américaine chez nous, dans le cadre de la Fête Arc-en-ciel. L’année 2012 marquait à nouveau le départ de Gyzel vers la France. Ce n’est qu’en 2016 qu’elle sera partiellement de retour, en vue d’un autre retour aux études qui, malheureusement cette fois-là, ne fonctionnera pas. Cela ne l’empêchera pas d’occuper un certain temps le poste de directrice artistique du bar Le Drague. C’est à l’issue de cet ultime épisode que Gyzel s’envolera officiellement pour la France… avant de prochainement faire le saut vers la Grèce. Elle ne s’est toutefois pas empêchée de revenir en 2017 et 2018 afin d’offrir son spectacle consacré à Céline Dion & Shania Twain, un amalgame inspiré des spectacles de nos deux divas canadiennes qui étaient à cette époque en résidence à Las Vegas.
Gyzel fut à l’animation des trois éditions parisiennes du Drag show virtuel. Cette immersion numérique a inspiré les Folles de Paris à lancer cet automne leur propre chaîne Youtube. Du même coup, celle de Gyzel devrait également voir le jour éventuellement.
Vous pouvez suivre Gyzel Schatzi sur Facebook & Instagram
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