2018 fut la ligne de départ d’un prolifique circuit duquel Carmen Sutra ne cesse de décrocher les grands honneurs. Après une carrière en patinage artistique, elle a eu besoin de se retrouver sous les feux de la rampe à nouveau. C’est dans ces circonstances qu’un ami lui a parlé d’un concours de drags à Sherbrooke. Bien qu’elle fût étrangère à l’art du drag, elle s’est vu décrocher la première place… la première d’une longue série. Je vous invite à découvrir le parcours de cette artiste incomparable qui ne cesse de nous surprendre.
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Sa victoire à Sherby drag race lui a permis, très tôt, de confirmer qu’elle avait sa place dans cet art de la scène qu’elle commençait alors à apprivoiser. Il lui permettait de renouer avec ce qu’elle aimait du patinage artistique, c’est-à-dire le besoin d’être sur scène et d’être vue. D’ailleurs, elle savait que son héritage en patinage allait lui servir, c’est d’ailleurs ce qui lui a permis de se démarquer autant dans les concours. Bien qu’elle ait une corde à son arc qui la démarque de ses collègues (l’acrobatie), c’est surtout sa capacité à gérer son stress, son professionnalisme et sa volonté de toujours offrir le meilleur d’elle-même qui auront été les principaux éléments distinctifs de son prolifique parcours.
En effet, Carmen peut se targuer d’avoir mis la main sur quatre titres et une seconde place lors de ses participations à des concours. Il n’est déjà pas facile d’en remporter un, encore plus depuis la prolifération d’artistes qui ont joint l’univers du drag ces dernières années. Et pourtant, Carmen y est arrivée. Toutes ces occasions figurent d’ailleurs parmi les moments les plus marquants de sa jeune carrière. De sa victoire à Sherby drag race à Étoile montante (sa première participation à un méga-spectacle, à l’occasion de la fête Arc-en-ciel de Québec), en passant par Miss Cocktail, Drag X 3D et Drag-moi. L’exploit est d’autant plus significatif quand on réalise face à qui elle a eu à concourir. Outre ces concours, on retrouve dans sa liste de moments forts le numéro qu’elle a présenté lors de la dernière édition du spectacle d’envergure MajestiX, présenté dans le cadre de Fierté Montréal sur l’esplanade du Stade olympique.
Carmen est particulièrement reconnaissante des personnes qui ont jalonné son parcours et qui ont contribué à renforcer l’artiste qu’elle est aujourd’hui. Elle mentionne notamment d’anciens entraineurs en patinage, pour leur rigueur, qu’elle a su transposer dans son art, le designer sherbrookois Sam the Fallen, ainsi que des collègues dont Gina Gates, IGAnne, Lady Boom Boom et Miss Fountain, mais surtout, la reine des nuits de Montréal, Mado Lamotte, grâce à qui elle a rapidement eu des opportunités signifiantes.
Elle définit son personnage comme en étant sensuel qui tend vers la danse contemporaine dans ses numéros. Celui qui illustre le mieux cette intégration à son style est le numéro qu’elle a présenté lors de la finale de Drag-moi où elle interprétait un personnage victime de violence conjugale. Un numéro sensible et audacieux qu’elle a su livrer avec justesse et intensité.
Finalement, son nom de drag devait évoquer plusieurs choses : un jeu de mots, sa flexibilité, un clin d’œil à ses études en sexologie et qui évoque la flexibilité. C’est ainsi que le nom Carmen Sutra est né, qui n’est pas sans rappeler le célèbre Kama sutra.