Mister Boogie

Article écrit par Edward Sanger

Quand Maxime Pomerleau se glisse dans la peau de son alter ego, Mister Boggie, le public a la chance de voir performer un drag-king aux multiples facettes. Versatile dans son art, il évolue constamment pour donner de la nouveauté et pour faire rayonner son art à Sherbrooke.

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Étudiant au Cégep de Sherbrooke, Mister Boogie pratique l’art du drag depuis 1 an. En effet, c’est en participant à l’édition de 2019 de Sherby Drag Race, aux côtés des gagnants Malory et Manu Brock, qu’il a débuté son parcours.

Malheureusement, la pandémie l’a contraint à prendre du recul et il a mis sa carrière artistique sur pause pendant 2 ans. Comme le virtuel était très différent du présentiel, il ne pouvait pas adéquatement exploiter son potentiel scénuique.

C’est en revenant à l’édition 2021 de Sherby Drag Race, qui a couronné comme grande gagnante Jelly Jester, que Mister Boogie a fait son grand retour.

On distingue Mister Boogie de ses compatriotes grâce à son côté sombre, qui n’est pas sans rappeler le style mafieux, à l’image de Frank Sinatra, ou comme l’antagoniste d’un film d’animation. Il puise également son inspiration du Broadway, tant pour l’aspect musical que théâtral.

Grâce à sa démarche théâtrale et son air diabolique sur scène, Mister Boogie prend possession de la scène en nous proposant des numéros complexes et très émotionnels. Bien qu’il définisse son alter égo comme étant plus masculin, n’hésite pas à mettre de l’avant son côté féminin.

Faire son propre chemin

L’origine de son nom lui vient de l’emblématique personnage de vilain Oogie Boogie du film The Nightmare Before Christmas du légendaire Tim Burton. C’est à la suite d’un questionnement introspectif qu’il a décidé d’incarner un personnage masculin, ce qui a motivé le choix d’inclure « Mister » à son nom d’artiste.

« Depuis ma participation à l’édition de Sherby Drag Race (2019), j’ai voulu faire quelque chose d’unique dans ma drag. Je débutais, mais je voulais me dégager du stéréotype de l’homme macho. De fil en aiguille, j’ai dessiné mon personnage pour mettre ma touche personnelle en intégrant de la féminité à un drag-king. »

-Mister Boogie

Son travail acharné lui a permis d’atteindre rapidement son objectif artistique grâce à l’interprétation d’une grande gamme d’émotions sur scène, ce qui lui a permis de courtiser l’intérêt du public. Aujourd’hui, son large registre d’expressions faciales témoigne de sa passion et de son héritage théâtral.

Depuis ses débuts, il a pu faire quelques numéros en compagnie de drags légendaires.

Son premier, d’inspiration BDSM, a été pour l’artiste kinky Arsenique Delacroix, au bar Les Grands-Ducs De Wellington, à Sherbrooke. Après cela, en raison du contexte socio-sanitaire causé par la pandémie, il aura dû se contenter de deux participations à des spectacles virtuels.

Depuis la reprise des activités, il a été dans le spectacle disco de Miss Fountain et dans celui de comédie musicale de Mémé Caramel, Mémé en Broadwaytoscope.

Dernièrement, il fut parmi les gagnants du concours King Band, orchestré par Clay Thorris et Jean-François James, en compagnie de Niko Lubie, Flex Ryder et Maxime Mortel au Cabaret Mado. Grâce à cette victoire, il a performé dans un numéro à l’occasion des festivités de Fierté Montréal dans le spectacle Majestix, au Stade olympique de Montréal.

S’affirmer en tant qu’homme

Depuis la création de son personnage, Mister Boogie s’est énormément cherché par rapport à son identité. À une époque, il traversait des crises existentielles liées au drag. Il pensait que devenir un homme donnerait moins d’efforts et de valeur à son personnage.

« J’ai fait du drag avant ma transition de genre. Au départ, je me maquillais, car j’aimais l’aspect que cela donnait d’être en homme. Cela m’a ouvert la porte sur moi-même. Car j’assume d’être un homme et j’assume avec fierté de faire du drag king en tant qu’homme trans. »

-Mister Boogie

Depuis 2019, Mister Boogie a fait beaucoup de progrès artistiquement et personnellement. Il a remporté de grandes victoires telles qu’accepter son identité trans et de pouvoir, dans la vie de tous les jours, exprimer n’importe quel genre, ce qui lui a permis de renforcer sa confiance en lui.

On ne sait pas ce que l’avenir réserve à Mister Boogie. En revanche, il ne peut qu’avoir que du positif par les efforts qu’il a contribué dans son art. La victoire qu’il a obtenue avec ces confrères au King Bang et pour les auditions de Queb Drag Race (organisée par Suzie Slim) pour la première place, lui ont donné un vent de fraîcheur pour continuer à prendre de la place sur scène et montrer son évolution en tant qu’artiste et en tant que personne.

« N’importe qui peut faire du drag. Si c’est unique, vas-y, c’est ta force. Dans l’art du drag, il n’y a pas de loi, car c’est un art libre pour tous. »

-Mister Boogie

Ne manquez pas Mister Boogie en demi-finale du concours Queb drag race le 18 novembre prochain. D’ici là, allez l’encourager au concours-école Drag-moi tous les mercredis soir au Cabaret Mado.