Le concours des prochaines Pussycat drags prenait fin lundi dernier après 5 semaines de compétition qui opposaient 11 candidates parmi lesquelles nous retrouvions Anyta, Bambi Dextrous, Demone Laslave, Gisèle Lullaby, Kiara, Krystella Fame, Matante Alex, Sandy Hart, Sasha Baga, Tracy Trash & Wendy Warhol. Ces finalistes ont été retenus à la suite d’une soirée d’auditions qui s’est déroulée en novembre devant un panel de 8 juges de renoms. Les candidates ont eu à se distinguer dans le cadre de numéros solos, en fonction d’un défi et d’une contrainte, ainsi qu’en groupe. Le concours est né de la volonté de ses producteurs, les chorégraphes Angel et Jean-Françcois James, de monter un spectacle dédié aux Pussycat dolls. L’idée du concours est arrivée après un processus de gestation. Angel et Jean-François sont fiers du taux de participation et du niveau d’implications des candidates pour un concours nouveau genre qui en était à sa première édition. Je vous invite à revenir sur ces soirées à travers mon regard, celui des organisateurs et 3 des six gagnantes, soit Kiara, Sandy Hart et Sasha Baga.
Un tel concours n’est pas évident. Angel et Jean-François ont eu à composer avec onze tempéraments durant 5 semaines. Malgré certaines difficultés, cette variété d’artistes étaient nécessaires car elle mettait de l’avant une pléiade de talents uniques et différents. Chacune des candidates a su tirer son épingle du jeu sans souffrir de comparaison auprès d’une autre participante. L’avantage de ce concours était qu’on ait pu mettre de l’avant de nouveaux talents que l’on n’aurait sans doute jamais considéré si cela n’avait pas été de ce concours. Parmi les 6 gagnantes, deux en sont à deux ans ou moins dans le métier.
La beauté du concours résidait également dans le fait que des drags d’expérience, comme Tracy Trash, malgré qu’elle soit établie et n’ait « plus rien à prouver », participe encore à ce genre de concours. Comme quoi il ne faut jamais s’asseoir sur sa réputation. Le concours a également été l’occasion d’assister des moments marquants tels que voir Wendy Warhol et son mari sur scène, voir Sasha Baga performer aux cotés de sa mère de drag Rita Baga, de voir Bambi Dextrous offrir parmi ses meilleures performances en carrière, de voir la créativité sans limites d’artistes de la relève tels que Kiara et Matante Alex, de voir des artistes comme Sandy Hart et Wendy Warhol gagner en confiance et j’en passe.
Toutes les gagnantes que j’ai rencontrées s’entendent pour dire que les numéros de groupe ont été une véritable opportunité. Même si elles affirment qu’il était difficile de se faire valoir comme soliste dans un concours qui sert à former un groupe, elles reconnaissent l’apport que les défis ont eu dans leur cheminement durant le concours. Elles disent également que cela fut une occasion en or de pouvoir travailler avec des gens avec qui elles n’auraient jamais travaillées autrement. Kiara, qui terminait à l’automne dernier le concours-école Drag-moi, était ravie de pouvoir offrir des numéros qui étaient davantage dans sa zone de confort. Même si cette zone de confort est partagée par Sasha Baga, cette dernière a plutôt décidé de se mettre parfois en danger en offrant des numéros dans lesquels on ne l’imaginerait pas comme ce fut le cas avec son numéro d’horreur. Pour sa part, Sandy Hart a eu l’opportunité de développer son côté sassy/ sexy qu’elle avait déjà, mais qu’elle n’arrivait pas à assumer. Le concours s’est terminé de belle façon pour elle en ce sens puisque son travail au sein des numéros de groupes fut reconnu par les juges Miss Butterfly, Manny et Rita Baga.
Pour ma part, j’ai trouvé que le concours était de très haut calibre. Les candidates ont livré de solides numéros lors de ces 5 semaines de compétition. J’ai toutefois quelques réserves face à certains éléments du concours. Un concours qui se veut une école, tels que Drag-moi ou Miss Cocktail, justifie que les juges émettent leurs commentaires. Dans le contexte d’un concours dont l’éventail de candidats implique des artistes qui ont une expérience variée devrait opter pour une approche orientée davantage comme celle de MX Fierté Montréal, c’est-à-dire où, certes, il y a des juges, mais dont les commentaires ne sont pas partagés après les numéros. À ce propos, choisir des juges qui sont d’anciennes drag-queens, dont la carrière n’est pas si lointaine, et des drag-queens actuelles, n’était peut-être pas la meilleure idée. Il est difficile pour elles de partager une opinion sur des collègues, ou encore, sur des gens qui ont plus d’expérience. On ne se cachera pas non plus que le défi international lors duquel les participantes ont eu à interpréter un numéro sur une chanson provenant d’un autre pays dont la langue n’était ni le français ni l’anglais a soulevé la gronde et lancé un fastidieux débat sur les médias sociaux relativement à l’appropriation culturelle. Avec la sensibilité de certains sujets actuellement, il faudra porter une attention particulière aux choix de thèmes dorénavant.
En sommes, l’approche du concours était rafraîchissante. Le concours a permis d’élire non pas une gagnante, mais 6 (après révision puisque le pointage était trop serré), à la différence d’autres concours. J’ai l’impression que cela a atténué l’aspect rivalité et mis l’accent sur le travail d’équipe. L’étape de pré-production est maintenant complétée avec la sélection des gagnantes. L’équipe peut maintenant se tourner vers l’avenir avec la production du spectacle et la tournée qui en découlera dont les dates seront annoncées prochainement. La formule ayant fait ses preuves, peut-être reverrons-nous le concours dans une formule revampée pour un autre girls band ?
Vous pouvez voir les photos et les vidéos signées Cindy Huard-Lauzon sur leur page Facebook.
The next Pussycat drags
A & J Productions : Angel & Jean-Françcois James
Présenté tous les lundis du 7 janvier au 11 février au Cabaret Mado.
Animation : Amy Haze
Gagnantes : Gisèle Lullaby, Kiara, Matante Alex, Sandy Hart, Sasha Baga & Tracy Trash
Avec : Anyta,Bambi Dextrous, Demone Laslave, Krystella Fame & Wendy Warhol
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