Entrevue

Hors série | Un métier comme un autre – Entrevue avec Annick Roussy

Établie depuis plus de 30 ans comme une figure incontournable du village gai de Montréal, Tante Gaby sera en vedette dans un projet de court-métrage documentaire intitulé Un métier comme un autre initié par la réalisatrice Annick Roussy, une amie de la famille. Le résultat de ce projet sera présenté pour la première fois sur grand écran le jeudi 5 mars prochain à la Cinémathèque québécoise dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma. Annick a accepté de revenir avec moi sur la genèse de ce film unique dont l’objectif recoupe sous plusieurs aspects les mêmes aspirations que mon blogue. Je vous invite à prendre connaissance du compte-rendu de notre entretien.

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Exceptionnellement, je ferai référence à Pierre dans cet article, celui qui endosse le personnage de Tante Gaby depuis toutes ces années, et non à son alter ego, car le projet s’orchestre davantage autour de lui. Le documentaire s’intéresse d’abord à Pierre et, de surcroît, à l’univers du drag, mais toujours à travers sa perspective.

 

L’univers du drag se présente de différentes façons. Il n’y en a toutefois aucune sur laquelle on peut s’arrêter pour définir cet art de la scène aux multiples facettes. Ainsi, en choisissant de ne s’intéresser qu’à Pierre, Annick fait un choix conscient et délibéré de présenter l’art du drag sous une seule perspective. Le prisme à travers lequel Annick nous plonge pour orienter notre regard sur cet univers est celui de la dualité, celle entre Pierre et son alter ego.

 

En effet, le film suit Pierre dans sa vie quotidienne. On vient mettre en contraste le paradoxe entre son côté rangé et introverti avec le personnage qu’il défend depuis plusieurs décennies, plus éclaté et extraverti, qui diffère considérablement de l’homme qui l’endosse. Le film nous révèle tout un pan de la vie de Pierre qui n’a pas été facile et qui vient justifier toute la pertinence de son alter ego grâce à qui il a trouvé refuge.

 

Arborer les traits de ce personnage depuis autant d’années lui a permis de devenir une personnalité emblématique de la communauté LGBTQ+ de qui il reçoit beaucoup d’amour. Cet amour, jumelé au réconfort que lui procure Tante Gaby, lui a permis de se réconforter dans son emploi comme drag-queen et barman, justifiant ainsi le fait qu’il n’y a pas de sous-métier (référence directe au choix du titre du film). Le court-métrage révèle un univers avec le filtre de la méconnaissance qui, espérons-le, arrivera à éveiller les consciences en « bousculant l’incompréhension ».  Tout le monde peut se reconnaître dans l’enjeu profond du film, c’est-à-dire la recherche de l’amour et de d’être reconnu, qui sont des thèmes universels qui sauront faire écho en chacun de nous.

 

Tante Gaby n’est plus sous les projecteurs depuis bien longtemps. Le choix de Pierre de conserver son personnage malgré tout répond à un besoin personnel que nous pourrons découvrir lors de la projection. En diffusant ce film, Annick espère faire œuvre utile. Ayant déjà été retenu dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma, elle souhaite à son projet une belle continuité dans le circuit des festivals, d’abord locaux et qui sait, peut-être éventuellement à l’étranger. En se frayant un chemin jusqu’en région, sans doute le film permettra-t-il d’ouvrir le dialogue?

 

Vous pouvez retrouver Tante Gaby au Date Karaoké-bar.

Le film d’Annick Roussy, Un métier comme un autre, sera présenté le jeudi 5 mars 21h15 à la Cinémathèque québécoise dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma. Billets toujours disponibles ici.

L’équipe se rendra par la suite au District video lounge pour clôturer la soirée. Pour rencontrer Annick et Pierre, vous êtes invité à vous y rendre dès 23h30.

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